La Maison de la culture du monde à Berlin . L'Institution culturelle allemande construite pendant la guerre froide est dirigée désormais par le camerounais Bonaventure Ndikung. Ce centre artistique devait à l'origine, promouvoir la version occidentale de la liberté.
"La Maison a une histoire particulière, fondée en 1956 comme un cadeau des Américains à l'Allemagne de l'Ouest, construite avec cette architecture particulière qui représente la liberté, mais une liberté qui est vraiment du point de vue occidental, vous savez, placée stratégiquement ici pour que les gens de l'autre côté du mur puissent voir le bâtiment. Il s'agit donc aussi d'une sorte de propagande", explique Bonaventure Ndikung.
Mais ça c’était avant. Le réalisateur camerounais veut imposer sa marque. Son objectif, faire de ce centre un lieu de métissage culturel.
"L'histoire de la maison a vraiment été celle de la vision du monde à partir de l'Occident. Mais nous aimerions, dans le cadre de notre programme, nous tourner et voir le monde sous cet autre angle.", souligne le directeur.
Une vision dont les prémisses reposent sur l’exposition "Quilombismo". Le terme fait référence aux communautés formées au XVIIe siècle par les esclaves africains réfugiés dans les régions lointaines du Brésil.
"("O Quilombismo") C'est le premier projet que nous réalisons dans la maison, qui a pour point de départ l'espace, les pratiques, les cultures, les religions, dans cet espace appelé le Quilombo, qui étaient des espaces marrons créés principalement par des Africains qui s'étaient échappés des plantations et avaient créé ces sociétés émancipatrices dans lesquelles ils pouvaient vivre avec les peuples indigènes, dans cet endroit du monde appelé Brésil, mais aussi dans d'autres parties du monde.", raconte Bonaventure Ndikung.
Au programme, des spectacles, des concerts, des films, des débats et une exposition d'art contemporain provenant de sociétés postcoloniales d'Afrique, des Amériques, d'Asie et d'Océanie.