[Société]Quand développement rime avec dépravation à kribi

Devenir un pôle de développement économique prometteur n’a pas qu’apporté du bon à la cité balnéaire. « Là où la route passe, le développement suit », dit l’adage populaire. A Kribi, la route bitumée est passée il y a des années, provoquant l’essor d’une petite bourgade aux atouts touristiques incontestés. Grands hôtels, appartements meublés de luxe, restaurants huppés, boîtes de nuit, snack-bars, golf, country club et autres lieux de loisirs haut de gamme… ont poussé comme des champignons. La construction d’un port en eau profonde, d’une centrale à gaz et la promotion de nombreux autres projets, tant dans le secteur de l’agriculture, de l’élevage que du tourisme ne cessent d’accélérer la percée de cette petite ville. Kribi, a donc pris son envol, devenant un pôle de développement, un centre d’affaires important, une ville touristique d’envergure qui charrie du monde. Certains viennent pour des affaires claires, nettes, transparentes, honnêtes et traçables. D’autres arrivent en aventure, appâtés par l’argent facile au regard de la multitude d’opportunités douteuses qu’offre la ville, comme c’est le cas pour tout nouvel Eldorado. « Kribi est devenue la ville de toutes les possibilités et même de l’impossible. Si vous êtes un esprit simple et naïf, il vaut mieux ne pas y mettre les pieds. Si vous voulez en partir sans y laisser des plumes, il faut être constamment sur vos gardes. L’environnement fait que le contact est très facile, surtout sur les plages et les lieux de loisirs. Si on n’est pas méfiant, on peut se retrouver facilement au centre d’une grosse histoire », explique un membre du clergé officiant dans la ville. Et à Kribi, les grosses histoires ne manquent pas. Elles font régulièrement le buzz dans les réseaux sociaux. Sur l’échelle des activités crapuleuses, les œuvres des braqueurs et bandits de grands chemins constituent des jeux d’enfant à côté de la prostitution qui tient le haut du pavé. « Le plus grave c’est que le détournement des mineurs a le vent en poupe. Des responsables administratifs, des pères de famille au-dessus de tout