Donnant suite à une plainte du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, les Nations Unies viennent de demander la libération immédiate d'Alain Fogue et Bibou Nissack et surtout leur indemnisation par le gouvernement.
La plainte déposée par les avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC) a visiblement porté des fruits. Le conseil des prisonniers du MRC dénonçait une détention en marge du respect des droits humains et de leurs opinions. Pour le corroborer, dans une décision adoptée le 2 septembre 2022, le Groupe de travail du conseil des droits de l’homme des Nations demande au Gouvernement camerounais de prendre les mesures qui s’imposent pour remédier sans tarder à la situation de MM. Fogue Tedom et Bibou Nissack et la rendre compatible avec les normes internationales applicables, notamment celles énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le Pacte.
Le Groupe de travail estime que, compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce, la mesure appropriée consisterait à libérer immédiatement les individus qui restent en détention.
Compte tenu du fait que la plainte avait été introduite à la suite des marches de janvier 2019 à laquelle se sont ajoutés les évènements de septembre 2020, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies demande d’accorder à chacun des 15 individus le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation, conformément au droit international.
Il s’agit de: Maurice Kamto, Albert Dzongang, Alain Fogue Tedom, Michèle Ndoki, Gaston Philippe Abe Abe, Célestin Djamen Ndjamo, Sylvanus Muthaga, Jean Djieukou Mouaffi, Samiratou Matchuendem, Laure Kamegne Noutchang, Jean Bonheur Tchouefa Nouka, Mamadou Yacoubou, Christian Fouelefack Tsamo et Olivier Bibou Nissack.
L’annonce qui sonne comme le son de la justice après de nombreuses bavures à l’endroit des adhérents du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est accueillie avec soulagement. De nombreux observateurs y voient un début de la décrispation des tensions qui ont cours depuis 2018.
L’autre variable c’est la démarche du pouvoir en place. Le régime de Paul Biya n’a pas encore réagi à cette décision de l’ONU. L’option du mutisme, s’il s’y aventure malgré cette annonce comme d’accoutumée, va entrainer une plus grande tension au Cameroun.