Le pays envisage son retour sur le marché sous régional après trois ans d’absence.
Le Cameroun pourrait dès l’année en cours faire son retour sur le marché financier sous régional, pour un nouvel emprunt obligataire. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Moh Tangongoh Sylvester, dans une récente interview accordée à nos confrères de Défis Actuels. Pour le Directeur général du Trésor, de la coopération financière et monétaire(Dgtcfm) « au vue de l’engouement et de la forte sollicitation des investisseurs (institutionnels et non institutionnels,) l’Etat du Cameroun pourrait émettre un nouvel emprunt obligataire au cours de l’exercice 2022 ».
Si la réflexion en cours au ministère des Finances aboutit, cette opération serait le 6ème appel public à l’épargne du Cameroun, après le premier lancé en décembre 2011. Le dernier remonte à 2018 et avait permis à l’Etat de récolter auprès des investisseurs une enveloppe de 204 milliards de FCFA, sur une demande initiale de 150 milliards de FCFA. Malgré la confiance dont il bénéficiait sur ce marché, le Cameroun n’a plus recouru à ce mécanisme pour mobiliser les fonds préférant l’émission des OTA (Obligations du trésor assimilables) sur le marché monétaire.
La différence est que pour le premier, l’émetteur doit obligatoirement avoir recours à un ensemble de prestataires agrées pour la structuration, l’organisation et la réalisation de l’emprunt. Une prestation payante qui représente souvent jusqu’à 2,1% du montant total. Tandis que pour le second, les titres sont à souscription libre et l’opération ne nécessite pas l’intervention d’un intermédiaire. Sur un montant de 240 milliards de FCFA levé via l’émission d’OTA, l’Etat a pu réaliser des économies d’environ 5 milliards de FCFA.
Le retour sur le marché financier est donc plus une décision politique qu’économique. « En sa qualité de pays hôte de la Bvmac, l’Etat du Cameroun entend grandement contribuer au développement du marché financier de la sous-région » explique le Dgtcfm. Cette nouvelle intervient alors que le pays vient de boucler le remboursement de son emprunt « ECMR 5,5% NET 2016-2021 » de 173 milliards de FCFA.
Le montant levé dans le cadre de cette opération a permis au pays de financer d’importants projets d’investissements au rang desquels le projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs (61,5 milliards de FCFA), les travaux de construction du port de Kribi (16 milliards de FCFA), l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, les barrages de Lom Pangar et Memve’ele le financement des programmes de relance de la Semry et de la Sodecoton.