[NOSO ]le sénat américain exhorte le gouvernement et les séparatistes à conclure un accord
La chambre haute du congrès américain menace par ailleurs de faire sanctionner les parties si rien n’est fait pour mettre un terme au conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, était au menu de la 116e session du congrès américain. Le Sénat américain, sous l’impulsion d’un groupe de sénateurs réuni le mardi 8 septembre 2020, et conduit par Jim Risch, le président de la commission des relations extérieures du Sénat, et Ben Cardin, membre éminent du sous-comité sur l'hémisphère occidental, la criminalité transnationale, la sécurité civile, la démocratie, les droits de l'homme et les problèmes mondiaux des femmes, a adopté une série de résolutions visant à mettre fin au conflit armé dans les deux régions. Après avoir analysé la crise depuis ses origines et passé au scanner l’ensemble des initiatives engagées pour y remédier, lesquelles se sont avérées infructueuses, le sénat exhorte les différentes parties impliquées dans ce conflit, à conclure un accord de cessez-le-feu immédiat favorable à un retour à la paix. «La politique étrangère américaine doit être ancrée dans nos valeurs, y compris notre obligation de soutenir les droits de l’homme partout dans le monde. La situation au Cameroun a continué d’évoluer et le Sénat des États-Unis ne peut rester silencieux face aux graves violations des droits de l’homme», soutient le sénateur Ben Cardin. Les sénateurs américains demandent par ailleurs au gouvernement de garantir un accès humanitaire et une assistance sans entraves aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest; de faire preuve de retenue et de veiller à ce que les manifestations politiques soient pacifiques; de mettre en place un processus crédible pour un dialogue inclusif qui implique toutes les parties prenantes concernées pour parvenir à une solution politique durable, qui respecte les droits et libertés de tout le peuple camerounais… Aux séparatistes, de s'engager pacifiquement avec les officiels du gouvernement pour exprimer leurs griefs et s'engager dans des efforts non violents pour résoudre le conflit, y compris la participation à un dialogue crédible et inclusif, impliquant éventuellement un médiateur indépendant; de cesser immédiatement les exactions contre les droits de l'homme, dont les meurtres de civils, des actes de torture, le kidnapping et l’extorsion; de libérer immédiatement les personnes kidnappées et les civils détenus; de mettre fin immédiatement au boycott de l'école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les attaques contre les écoles, les enseignants et les fonctionnaires de l'éducation, et de permetter le retour en toute sécurité de tous les élèves en classe… Le sénat américain a également exhorté le département d'État, département du Trésor et l'Agence des États-Unis pour le Développement international, en coordination avec les autres ministères et organismes fédéraux concernés, à envisager d'imposer des sanctions ciblées contre le gouvernement et les leaders séparatistes «responsables d’exécutions extrajudiciaires, de torture, ou d'autres violations flagrantes des droits de l'homme internationalement reconnus». Les sénateurs américains n’ont pas manqué d’exprimer leur déception, à l’égard de la France, qui selon eux, en dépit de «ses intérêts considérables au Cameroun … n'a pas suffisamment utilisé son influence pour endiguer les atrocités commises dans les régions anglophones ou soutenir une action internationale plus forte pour rechercher une résolution le conflit».