Pitoa et dembo : les populations en proie aux prises d'otage

Depuis plus de deux mois déjà, les populations de ces deux unités administratives sont l’objet d’attaques répétitives de la part de bandes terroristes armées, marquées par des enlèvements de personnes et demandes de rançons. Les populations des localités des arrondissements de Pitoa et de Dembo, dans le département de la Bénoué, région du Nord, ont, ces derniers temps, carrément perdu le sommeil. Et pour cause: elles sont en proie, depuis quelques mois déjà, à une série d’actes de prises d’otage assorties de demandes de rançons perpétrés par des bandes de terroristes lourdement armées qui écument régulièrement leurs localités. Le 2 juin 2019, des cas d’enlèvements ont été signalés dans la localité d’Ognia, arrondissement de Pitoa. Moins d’un mois plus tard, plus précisément le 12 juillet dernier, ces hors-la loi ont refait surface, enlevant 4 autres personnes toujours dans le même arrondissement, et réclamant une rançon. Il faut signaler que les premières personnes prises en otage le 2 juin dernier, n’ont jusque-là pas toujours été libérées. Plus récemment encore, notamment dans la nuit du 15 au 16 juillet dernier, ces bandits des grands chemins ont resurgi, cette fois-ci dans la localité de Djalloumi, dans l’arrondissement de Dembo, voisin. Ici, ils ont non seulement kidnappé une fillette âgée de 15 ans environ et un père de famille, un conseiller municipal à la commune de Dembo, mais pire, tué un patriarche, le nommé Fiou Toi. Il a succombé après avoir reçu trois balles tirées à bout-portant sur lui. C’est pour avoir apposé une résistance à ces assaillants et tenté de protéger sa fille qu’il a été abattu par ces hommes sans foi ni loi. Les populations de ces deux arrondissements et même de l’arrondissement, voisin, de Baschéo, tous frontaliers avec la république sœur et voisine du Nigeria, sont vraiment dans le désarroi. Leur désolation et stupéfaction sont d’autant plus grandes qu’elles se disent abandonnées à elles-mêmes par les autorités et responsables des forces de défense de la place. Lesdites populations s’indignent du fait que des dispositions des plus rigoureuses ne sont jusque-là pas mises sur pied pour mettre un terme à cette série d’attaques et de prises d’otages dont elles sont l’objet de la part de ces bandes terroristes armées dont les actes macabres mettent déjà à mal leurs activités et partant, l’économie locale et même de la région. « Nous condamnons le silence complice de nos autorités locales et leur demandons de réagir de manière prompte, afin de mettre, le plus tôt possible, terme à ce phénomène qui prend de l’ampleur et paralyse pratiquement les activités dans nos localités respectives», réclame un ressortissant de l’arrondissement de Dembo qui a requis l’anonymat. Selon une source bien introduite de l’arrondissement de Pitoa, le nombre d’enlèvements se chiffrerait déjà à environ 150 personnes depuis le début de cette année 2019. « Nous avons vraiment peur. Les populations sont dans la psychose totale du fait des incursions répétitives de ces bandes terroristes qui écument quotidiennement nos villages et y sèment impunément la terreur», a tenu à faire savoir un habitant du village Ognia, un proche de l’une des personnes enlevées dans ladite localité, qui lui aussi a requis l’anonymat. Hayatou, le maire de Dembo, approché, parle d’une trentaine de personnes déjà enlevées dans l’arrondissement depuis novembre 2018. Il porte un doigt accusateur sur «le non armement des membres des comités de vigilance, les sous-effectifs au niveau des brigades de gendarmerie locales, ce, comparativement aux effectifs assez importants de ces assaillants».


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