Exploitation illégale du bois : le grand-sud paie le lourd tribut

Selon le Système normalisé d’observation indépendante externe, un volume d’environ 1612, 528 mètre cube de bois illégalement coupés ont été saisis, entre autres, dans le Centre et le Sud. De 2016 à 2019, des dénonciations d’exploitation forestière illégale faites via l’approche du Système normalisé d’observation indépendante externe (Snoie) certifié Iso 9001-2015, ont contribué à ce que le ministère camerounais des Forêts et de la faune (Minfof), engrange des recettes forestières d’un montant global de 72,5 million de Fcfa. « Ce montant a été obtenu en additionnant les sommes des amendes infligées aux exploitants forestiers illégaux et les sommes des ventes aux enchères publiques (Vep) des bois saisis coupés illégalement suite aux dénonciations faites par les organisations de la société civile (…), dans le cadre de leurs activités d’observation indépendante externe (Oie) », explique une note d’information du Snoie. Les Vep concernés ont eu lieu à la suite de missions de contrôle forestier déclenchées par cinq rapports de dénonciations transmis au Minfof par la coordination du Snoie. Soient 02 rapports transmis en 2016, 01 en 2018 et 02 en 2019. Les irrégularités forestières dénoncées ont été observées dans les villages Logbii (arrondissement de Ngwei, département de la Sanaga Maritime, région du Littoral), Bandevouri (arrondissement de Lokoundjé, département de l’Océan, région du Sud), Ngoum, Ina, Manja, Wassaba, Oue et leurs environs (arrondissements de Ngambé Tikar et de Yoko, département du Mbam et Kim, région du Centre), Bifa’a et environs (arrondissement de Niété, département de l’océan, région du Sud). L’Etat devrait ainsi pouvoir recouvrer un montant d’environ 61 million de Fcfa pour un volume d’environ 1612, 528 mètre cube de bois. Les ventes aux enchères publiques de bois illégalement coupés concernent les essences telles que: le Padouk(Pterocarpus soyauxii); le Tali (Erythropleum ivo-rense), l’Azobé, le Fraké ( Terminalia superba), l’Ilomba (Pycnanthus angolensis), l’Acajou/Ngollon (Khaya ivorensis) ; l’Aiélé (Canarium schweinfurthii); le Pachy encore appelé Doussier blanc (Afzelia pachy-loba); le Nkanang/Lotofa (Sterculia rhinopetala); l’Iroko (Milicia excelsa); l’Ayous (Triplochiton scleroxylon); l’Onza-bili (Antrocaryon klaineanum, l’Eyong. Sommiers des infractions Une analyse des informations continues dans les sommiers des infractions de mars 20181 et avril 2019 a permis de se rendre compte qu’à la suite de missions de contrôle déclenchées par trois autres rapports de dénonciation snoie ; des amendes, d’un montant total estimé à 11,5 million de Fcfa, ont été infligées aux entreprises indexées dans ces rapports. Il faut noter que ce montant ne prend pas en compte les montants de transactions également déclenchées par le MINFOF suite aux dénonciations Snoie. En effet, les informatisons sur les transactions ne figurent pas dans les sommiers, vu que ce processus éteint l’action publique.Outre les Vep et amendes pécuniaires infligées aux exploitants illégaux, dix-sept (17) rapports Snoie ont déclenché des missions de contrôle par les différentes Brigades de contrôle du Minfof. Ces dernières ont conduit à la saisie de bois et matériels, l’ouverture de contentieux à l’encontre des entreprises incriminées et des suspensions de titres. Ainsi, sur 59 rapports d’Oi transmis au Minfof en cinq ans (2015-2019), les faits d’exploitation forestière présumée illégale ont été avérés sur 42 d’entre eux par le Minfof. Les rapports de dénonciations produits via le Snoie ont donc conduit à l’ouverture de huit contentieux (01 au Littoral, 03 au Centre, 03 au Sud et 02 à l’Est) à l’endroit des entreprises indexées dans les dénonciations et un à l’encontre d’un individu. Ces entreprises ont été reconnues par le Minfof, coupables d’exploitation forestière illégale dans le domaine forestier national et dans les titres attribués dans quatre régions forestières. En plus de ces contentieux, dix-sept missions conjointes (Osc/Snoie/Minfof) ont été organisées dont cinq ont conduit aux opérations de saisie de bois illégalement récoltés. Le développement, le déploiement du Snoie certifié au Cameroun et son extension au Congo et en République démocratique du Congo (Rdc), ont été réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre des projets qui bénéficient de l’appui financier de l’union européenne, de la fao à travers son programme fao Ue Flegt, du Department for International Development (Dfid), de Rainforest Foundation Uk (Rfuk), du Centre for International Development and Training et ses partenaires.


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