Endettement : la beac alerte le cameroun

La Banque des Etats de l’Afrique centrale a appelé les autorités camerounaises à « faire attention à une accumulation de la dette et à la vitesse d’endettement, du fait de son incidence négative immédiate» sur l’économie nationale et sous-régionale. Dans une étude publiée mardi, intitulée «Impact de la dynamique de la dette sur la croissance économique et l’inflation : cas du Cameroun», les auteurs estiment que la dette atteindra dans le long terme plus de 10% de la variation du taux d’inflation et plus de 20% de la variation du taux de croissance du PIB. Toutefois, précisent-ils, la dette publique du Cameroun n’a pas d’effet ni sur l’inflation ni sur la croissance à court terme. En outre, la BEAC souligne qu’une augmentation de 10% du ratio de la dette publique sur le PIB entraînerait à l’immédiat une baisse non significative de l’inflation et de la croissance du PIB, tandis qu’à long terme, elle améliorerait la croissance de 1% et réduirait l’inflation de l’ordre de 0,13%. Si par ailleurs la dette publique du pays influencerait uniquement, à long terme, la variation du taux de croissance économique et du taux d’inflation, elle n’aurait pas d’effet à court terme. Mais l’Institut d’émission s’empresse de préciser que «ces résultats permettent de relever que le niveau de la dette publique du Cameroun devrait inquiéter les autorités étant donné l’influence, bien que mineure, de celle-ci sur l’économie». Selon les données officielles en effet, en fin 2019, l’encours de la dette publique et à garantie publique atteignait un volume de 8384 milliards FCFA, représentant 37,4% du PIB. Mais cette dynamique de la dette amène la Beac à s’interroger sur son incidence à la fois sur la croissance du pays et sur la politique monétaire commune de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qu’elle mène. Bien que respectant le critère de surveillance multilatérale de la sous-région, prévoyant un ratio inférieur à 70% du PIB, le rythme d’endettement du Cameroun pourrait, selon le rapport, interpeler les autorités budgétaires et la Beac, mais aussi les acteurs internationaux. L’étude rappelle aussi que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) n’ont pas manqué, ces derniers mois, d’afficher leurs inquiétudes sur la dégradation du risque de surendettement du pays qui, en 2015, est passé de «modéré» à «élevé».


ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT

Ajouter un commentaire

Vous devez vous connecter pour ajouter un commentaire.

Commentaires