‹‹ délicat ›› de réduire les exonérations fiscales sur le poisson ,riz, blé et lait

Selon une récente analyse du Fonds monétaire international, compte tenu de la situation sécuritaire et sociopolitique, il est délicat de diminuer les dépenses fiscales touchant ces produits de grande consommation. Dans une récente note sur l’économie camerounaise, le tonds monétaire international (FMI) révèle que les autorités du pays mènent une étude sur les dépenses fiscales afin d’estimer les coûts et les avantages des exonérations-fiscales pour l’Etat. Si le FMI; estime que la suppression de certaines exonérations pourrait accroître les recettes et réduire les risques de corruption au Cameroun, l’institution note que la plupart des exonérations fiscales s’appliquent à des denrées alimentaires de base ; poisson,, riz, blé et lait. Raison pour laquelle, estime le Fonds, « Compte tenu de la situation sécuritaire et sociopolitique, il est délicat de les réduire». Pour l’heure. le gouvernement camerounais, lui, a l’intention de réduire la dépense fiscale dans le cadre de la loi de finances 2021 en cours de préparation. Selon les chiffres du ministère des Finances (Minfi), les cadeaux fiscaux (dépenses fiscales ou exonérations fiscales) accordés aux importateurs de riz, poisson, maïs, soja et gaz sont chiffrés à 191,9 milliards de FCFA au terme île l’exercice 2019, pour 2,14 millions de tonnes de produits. Dans le détail, l’État a perdu 44,3 milliards pour l’importation de 185744 tonnes île poissons congelés. I.a dépense fiscale pour 866940 tonnes de blé se situe à 48,8 milliards île FCFA. Celle du maïs se chiffre à 700 millions pour une quantité de 14 627 tonnes. Pour les 905 107 tonnes de riz importé, la dépense fiscale est de 79,1 milliards. Les tourteaux de soja ont englouti 4,8 milliards de FCFA pour une quantité de 64182 tonnes. Le butane liquéfié (gaz) a coûté à l’État une dépense fiscale de 13,2 milliards de FCFA pour une quantité de 113 267 tonnes. Au-delà de son coût budgétaire considérable, ces dépenses fiscales soulèvent des problèmes d’efficacité et d’équité entre les citoyens et les eut reprises. A titre d’illustration, il ressort du rapport sur la dépense fiscale, annexé au projet de loi de finances 2020, que les exonérations de TVA sur les biens île première nécessité (46% de la dépense fiscale en matière de FVA), en principe destinées aux ménages vulnérables, bénéficient pour seulement 5,8% à ces derniers contre 40,8% aux ménages aisés. Pour renverser la tendance, le gouvernement camerounais a l’intention de réduire la dépense fiscale dans le cadre de la loi de finances 2021 en cours de préparation. Il est ainsi prévu : la hausse du droit de douane de 5% à 10% pour le poisson et le riz, une augmentation du droit de douane de 0% à 5% pour le blé; une hausse du droit de douane de 5% à 30% pour le mais et les tourteaux de soja. Concernant le butane, l’État prévoit la restauration de là FVA. Toutefois, indique le Minfi, celte réduction de la dépense fiscale doit s’accompagner d’une véritable politique de transformation profonde de l’économie. Pour cela, le gouvernement devra prendre d’importantes mesures correctives ou compensatrices afin que la réduction ou la suppression des exonérations sur certains produits n’entraînent pas de monopole en faveur de certaines entreprises ou des pénuries sur le marché local. En tout état de cause, cette suppression de la dépense fiscale doit .s’accompagner de l’augmentation de la production locale sur les produits concernés.


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