[Divers]Des sous traitants d'Eneo séquestrés à Bazou

Cinq agents d’une société de relève et de distribution de factures ont été détenus, mercredi jour du marché, par des consommateurs excédés par leurs exactions. Assis à même le sol et recevant toutes sortes de quolibets, les gendarmes locaux appelés à la rescousse n’ont pas pu les libérer. Les tentatives de ces électriciens d’appeler à l’aide, grâce à leurs téléphones portables, sont tournés en dérision. « Appelez même Yaoundé ! Vous allez rester ici. Où est votre ordre de mission et que dit-il ? », ne cessent de seriner des gaillards transformés en enquêteurs. Les cinq agents d’une société de sous-traitance auprès de l’énergéticien Eneo se sont rendus à Bazou ce mercredi, 24 août 2022, vraisemblablement pour distribuer les factures de consommation. Blue Solutions Sauf qu’une fois sur place, ils ont organisé une vaste campagne de coupure et de correction des fraudes. « Comment peuvent-ils venir servir aujourd’hui des factures qui devaient être payées le 17 août et se mettre à couper ? Ce sont des abus », se plaint une femme enceinte, qui a peiné à leur expliquer que son état nécessite que sa maison soit actuellement éclairée. Une septuagénaire venue des environs explique comment elle a toujours payé ses factures mais sa ligne vient d’être coupée… Les plaintes sont nombreuses, notamment au sujet des coupures fantaisistes dont ils sont régulièrement victimes, de la part de ces agents qui opèrent souvent sans que les responsables de l’agence de Bangangté chez qui ils se réfèrent par la suite, ne soient informés. Plus grave, « ils coupent sur le poteau, ce qui a parfois des conséquences inattendues sur le réseau », se plaint un notable. « J’ai perdu tout mon équipement domestique à deux reprises et pour les mêmes raisons. Au moment de rafistoler le courant sur le poteau qui alimente ma maison, ils ont envoyé deux phases, contre tout bon sens », se plaint aussi le proviseur local. Deux d’entre eux ont commis l’erreur d’opérer aux alentours du marché, par jour de malchance. Un notable éveillé a exigé qu’ils s’expliquent. Faute d’arguments, ils ont été séquestrés jusqu’à l’arrivée d’une responsable du contentieux, appelée de Bangangté. Elle va supplier qu’on les libère pour aller mener des enquêtes au bureau. Ce que les ravisseurs ne consentent à faire qu’après le rétablissement systématique des lignes préalablement suspendues. « Il faut qu’ils arrêtent de nous arnaquer. Déjà on a rarement le courant, maintenant ils viennent couper sans droit. Puis on nous dit qu’ils viennent de Bafoussam. Ça doit cesser sinon ils vont nous sentir », se félicite une tenancière de bar, derrière l’espace qui a permis de tirer les bretelles aux agents d’Eneo.


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