Chantier d'or de kambelé,plus de 5000 orpailleurs défient le préfet de la kadeï
Ils ont pris d'assaut ce chantier au mépris des l'interdiction de l’autorité administrative qui a signé le 27 juillet 2022 un arrêté fermant les sociétés minières y exerçant. Le spectacle est stupéfiant. Dans les trous miniers, au moins une centaine, des milliers d’orpailleurs travaillent. A la recherche de l’or, hommes, femmes et enfants n’ont pas hésité à prendre d’assaut le chantier de Kambele-Batouri alors qu’un arrêté de fermeture des sociétés minières, neuf au total, pèse au-dessus de cet espace. En effet, le 27 juillet 2022, le préfet du département de la Kadéy avait décidé ainsi. Djadaï Yakouba excipait « des morts récurrentes de personnes par noyade du fait de la non fermeture des trous miniers après exploitation, des morts récurrentes par éboulement du fait du non-respect des normes d’exploitation minière et la menace de la dégradation de la route nationale n°10, au PK 44+820 du fait de l’obstruction du lit du cours d’eau par des coulées boueuses ». Une situation facilement observable lorsqu’on descend sur le terrain. Un peu partout, des lacs jaunâtre se sont formés dans les excavations laissées béantes par des sociétés minières peu soucieuses du respect des normes environnementales. « Les orpailleurs imprudents y tombent et meurent pour n’avoir pas estimé la profondeur réelle de ces lacs », indique Baba Bel, le chef du village de Kambele 3, autre nom de ce village aurifère créé en 1933 alors que des pasteurs américains y arrivaient pour créer un collège et une paroisse. « La mécanisation est aussi à l’origine des éboulements meurtriers qu’on enregistre dans les sites miniers », poursuit notre interlocuteur. Autant de raisons qui poussent le préfet de la Kadéy à opter pour « la préservation des vies humaines ». Mais Djadaï Yakouba ne se contente pas de fermer les sociétés minières de Kambele-Batouri. « Au cours de cette période de suspension d’activités, nous avons mobilisé les entreprises pour qu’elles contribuent en la remise à l’état des trous miniers que nous refermons déjà », révèle le préfet. Qui poursuit : « Nous avons également entrepris de remettre de la latérite à côté de l’ouvrage d’art au niveau du PK 44 menacé. » Des travaux qui permettront de rétablir la circulation sur la nationale n°10. En attendant la réouverture du chantier minier.