Une Camerounaise a fait les frais de la nouvelle politique de verrouillage de l’information au Cameroun. De passage dans son pays, Apolonie Ngono s’est insurgée lors d’un direct sur les réseaux sociaux contre l’insalubrité récurrente dans certains quartiers de la capitale Yaoundé. Quelques heures après, elle était convoquée au commissariat et sommée de s’expliquer.
Installée en Europe, Mme Ngono a simplement fait part lors de cette vidéo de son indignation face à « la ville poubelle Yaoundé », dénonçant au passage le laxisme des autorités sur ce sujet de santé publique. En écho à un ras-le-bol grandissant des habitants, confrontés à cette situation de longue date.
Accusée de « salir l’image du pays »
Pourtant, ce coup de gueule va lui valoir des ennuis avec les forces de l’ordre. Interpellée peu après son direct, Apolonie Ngono s’est vue reprocher par la police « de salir l’image et la réputation du Cameroun ». Un motif des plus fallacieux au nom de la sacro-sainte « patrie » qui ne doit souffrir aucune critique, même constructive.
Une atteinte inacceptable à la liberté d’opinion
Cette affaire pose plus largement la question du verrouillage croissant de l’information au Cameroun et des pressions sur ceux s’exprimant librement. Simple citoyenne, Mme Ngono n’a fait ici qu’user de son droit à la critique et son devoir moral de dénoncer un problème de société par ailleurs bien réel.
Son interpellation arbitraire envoie un signal inquiétant aux Camerounais de l’étranger comme du pays. À l’heure où la révolution numérique permet à tous de s’exprimer, nul ne devrait plus craindre de voir sa parole étouffée.
Source 237online