[Sport]Nouveau staff technique des Lions Indomptables Officiel : un choix fort

Par Rousseau-Joël FOUTE L’ère des expatriés qualifiés de « sorciers blancs » à la tête des Lions indomptables du Cameroun est-elle révolue ? Difficile de l’affirmer seulement au lendemain du remplacement, sur très hautes instructions du président de la République Paul Biya, du sélectionneur portugais, Antonio Conceiçao par le Camerounais Rigobert Song nommé manager-sélectionneur le 28 février 2022. L’emblématique ancien capitaine de l’équipe nationale fanion de football masculin est secondé par le Français Sébastien Migné. Si, au stade actuel, on ne peut conclure qu’il s’agit d’un revirement définitif en faveur des techniciens camerounais, d’autant plus qu’ils sont nombreux à avoir déjà occupé ce poste, force est cependant de constater que l’option de confier dans le contexte actuel les rênes des Lions indomptables à l’ancien défenseur star est un choix fort que vient d’effectuer le chef de l’Etat. En d’autres termes, le premier sportif camerounais vient d’opérer un réajustement tactique somme toute logique, à la lumière de l’incapacité du sélectionneur portugais à remporter la dernière CAN. Car, quoi qu’on dise, bien que le contrat de ce technicien remercié avait été reconduit en septembre dernier, la performance mitigée de l’équipe du Cameroun qui a terminé troisième à la CAN TotalEnergies 2021 a scellé son sort. Le Cameroun n’ayant pas réussi comme espéré, à accrocher une sixième étoile à sa vareuse au terme d’une compétition qu’il avait pourtant les moyens de gagner. Relever qu’il y a, par-dessus tout, une pointe de déception au sortir de cette CAN jouée à la maison, est un euphémisme. Dès lors, les changements auxquels on vient d’assister visent à injecter du sang neuf pour que les Lions indomptables, mieux armés, repartent à la conquête des titres majeurs. Dans ces conditions, Rigobert Song qui ne jouit d’aucun état de grâce, serait condamné à faire ses preuves très rapidement, avec pour objectif immédiat de qualifier les Lions indomptables pour le Mondial prévu au Qatar à la fin de cette année. La double confrontation décisive contre l’Algérie dans quelques semaines, dernier verrou à faire sauter sur la route conduisant au Qatar, aura valeur de test. Aux nouveaux responsables de montrer qu’ils sont à la hauteur de la tâche et de l’immense confiance placée en eux. A vrai dire, le duel attendu contre les Fennecs fait partie du genre de défis que les Lions savent relever. Il suffit que l’ex-défenseur central, recordman du nombre de sélections au sein de l’équipe nationale (137), sache insuffler à ses jeunes poulains le « fighting spirit » qu’il incarnait sur le terrain et qui lui aura permis par deux fois, aux côtés de ses autres valeureux coéquipiers, de ramener le trophée de la CAN à Yaoundé en 2000 et 2002. En tout état de cause, le choix porté par le président Paul Biya sur un technicien local, exemple de combativité, qui a su en son temps mouiller le maillot, renforce une tendance observée sur le continent africain. Selon les chiffres qui l’attestent, la 33e CAN a vu 15 sélectionneurs locaux sur les bancs des 24 pays qualifiés. Même si depuis 2019, le rapport de forces entre les sélectionneurs locaux et expatriés s’était déjà équilibré, on a noté que pour la première fois depuis 2002, les Africains étaient majoritaires à diriger leurs compatriotes. Des statistiques de bon augure pour l’avenir du football subméditerranéen. C’est dire que la victoire des Lions de la Teranga le 6 février 2022 à Yaoundé était aussi celle des techniciens locaux, leur sélectionneur Aliou Cissé étant une ancienne gloire du football sénégalais. Preuve que le changement de cap amorcé est une option à soutenir. Une tendance qui pourrait se poursuivre si les fruits tiennent de plus en plus la promesse des fleurs, quand on sait que sur les 33 éditions de la CAN, sept ont déjà vu des entraîneurs locaux triompher.


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