[Société]La construction d'une route crée des soulèvements au Haut Nyong
Le délégué départemental des Forêts et de la faune du haut-nyong a fait arrêter les travaux de construction de la route régionale Ampel-Echou. Toute chose que les populations dénient formellement. La construction d’une route divise les populations et les autorités administratives dans le village Ampel, une bourgade située dans le département du Haut Nyong, région de l’Est Cameroun. Longue de 102 kilomètres, cette route devra désenclaver le village Ampel et ses environs. Seulement, le délégué départemental de la Forêt et de la faune a fait arrêter les travaux sous prétexte que cette route traversait au cœur d’une unité forestière d’aménagement (Ufa), et donc en viola tion de la loi. Une décision que les populations de ce village n’apprécient guère. Pour se faire entendre, elles ont entamé une marche en direction de la sous-préfecture, tenant dans leurs mains une requête destinée au président de la République et des messages. Pour la poursuite des travaux, «La réhabilitation de notre route a été stoppée à cause de l’Ufa. Nous implorons les autorités administratives qu ’elles fassent tout ce qui est à leur pouvoir, pour mener à bien ces travaux. Cette route est notre seule issue ’ pour que nous puissions améliorer nos conditions de vie grâce à notre agriculture. Nous savons tous que, partout où la route passe le développement suit», confie le chef de village Pour le maire de Mindourou, C’est une route de l’espoir et historique qui date de la période coloniale. Elle a été placée départementale en 1985 par le chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya. Elle est ensuite «classée comme régionale par le premier ministre chefdu gou-verneriTewt, depuis de longues années. Maintenant que la réhabilitation de la route a été lancée, cela a suscité beaucoup d’espoir auprès des populations qui veulent sortir de l’enclavement», explique l’exécutif communal. Malheureusement, le chantier a été arrêté par le délégué départemental des forêts et de la faune, qui estime que sa hiérarchie n’est pas au courant de l’existence de cette route. «La loi de 94 est claire, lorsque qu’on veut ouvrir une route dans une forêt, quelque soit son statut, il faut au préalable l’autorisation du ministre des Forêts et de la faune qui, jusqu’ici n’avait pas été au courant d’une telle histoire. La preuve, lorsqu’on place une Ufa, les populations ont 90 jours pour saisir les autorités pour d’éventuelles réclamations qui sont traitées par le préfet. Chose qui n ’a pas été faite», estime le délégué départemental. Et de poursuivre, «Autant les populations sont là pour défendre les intérêts de la construction d’une route, autant le délégué départemental est là pour s’assurer de l’intégrité de cette Ufa, conformément à la réglementation en vigueur». Pour trouver une issue favorable aux deux partis, le maire de Mindourou fait des propositions. «Je souhaiterais que la poire soit coupée en deux. C ‘est-à’-dire que les travaux de construction de la route continuent, mais que les experts puissent faire des calculs pour voir la superficie impactée par ces travaux de manière à ne pas léser I ’Ufa, tout en permettant aux populations d’avoir accès à cette route qui, en dehors de son aspect économique est également une route qui relie les peuples», conclut-il.