Dans le cadre de l’amélioration de la transparence dans la gestion de ce secteur au Cameroun, l’ONG Forêt et développement rural a publié une note dans laquelle elle étaye les obstacles qui freinent l’éclosion du secteur forestier. L’ONG Forêt et Développement rural (Foder) vient de publier une note sur les « Défis majeurs du secteur forestier au Cameroun» au cours de l’année 2019. Selon cette ONG l’année 2019 a été ponctuée par un ensemble de faits qui posent des défis à la gestion forestière au Cameroun. Selon le Foder, L’importance des forêts dans la lutte contre le changement climatique et la mise en œuvre de l’Accord de partenariat volontaire signé entre le Cameroun et l’Union européenne en 2010, dans le domaine des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (APV-FLEGT) n’est plus a démontré. Le premier défi relevé par le Foder est le déclassement des forêts au profit des activités agro-industrielles. L’ONG relève qu’à titre d’exemple, au mois de mai 2019, l’administration en charge des forêts au Cameroun avait annoncé le déclassement de l’Unité forestière d’aménagement (UFA) 09025 pour la production industrielle de l’huile de palme. Cette UFA destinée à l’exploitation forestière était certifiée «FSC» jusqu’en 2016, ce qui permettait d’assurer un minimum de garanties en thème de gestion durable. Seulement, indique l’ONG, « Ce déclassement devrait être fait au profit d’une entreprise, Camvert SARL, pour la production de l’huile de palme sur une superficie 60 000 hectares (ha) sans que les garanties du respect des dispositions de l’article 28 de la loi forestière de 1994 en vigueur, ne soient certaines ». Cet article en son alinéa 2 dispose en effet que « le déclassement total ou partiel d’une forêt ne peut intervenir qu’après classement d’une forêt de même catégorie et d’une superficie équivalente dans la même zone écologique ». Or les forêts dans la zone font déjà l’objet de fortes pressions du fait des projets agroindustriels tels que la culture de l’hévéa par Hevecam et du palmier par Biopalm, Socapalm, etc. L’autre défi est relatif à la persistance de l’exploitation forestière illégale du fait de « l’ingéniosité des délinquants en complicité avec certains agents de l’administration ». Ainsi, les comportements illégaux se sont sophistiqués et nécessitent, pour les combattre efficacement, une adaptation des stratégies d’observation indépendante par la société civile et de contrôle forestier, ainsi qu’un renforcement de la pression sur les exploitants illégaux et le gouvernement. Toutefois, le Foder garde espoir, grâce au processus de révision des grilles de légalité de l’APV-FLEGT, lancé en 2019 avec le soutien financier du programme FAO. Ce processus qui se veut participatif dans sa phase initiale est mené par chaque famille d’acteurs, à savoir : la société civile, y compris les communautés, le secteur privé et l’administration. Les propositions des différents groupes seront confrontées et consolidées dans une phase ultérieure. Une revue conjointe de l’APV-FLEGT du Cameroun a également été réalisée. Elle devrait permettre de définir la stratégie pour une mise en œuvre orientée sur les résultats.
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