Abandon scolaire à l'est : le cas des enfants baka préoccupe

Plusieurs témoignages recueillis par le Fonds des Nations unies pour renfonce (Unicef-Camreroon) ont permis de déceler les causes réelles de cette désertion, notamment le faible soutien des parents et la pauvreté. La scolarisation des enfants des peuples de la forêt et particulièrement, les jeunes Bakas de la région de l’Est, reste encore une problématique au Cameroun. Même si le nombre d’enfants scolarisés de ce groupe social augmente progressivement, le fait demeure que ceux qui sont sensés être sur les bancs, pour la plupart, ne le sont qu’en début d’année scolaire. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef Cameroon), dans une enquête publiée récemment, démontre qu’à la rentrée scolaire 2018/2019, l’école de Payo à Lomié, comptait 182 élèves dont 65 Bantous et 117 Bakas. En janvier 2019, plus de la moitié des élèves Bakas a déserté les bancs. La famine, le faible soutien des parents qui ne comprennent pas toujours l’intérêt de l’école, et l’extrême pauvreté sont présentés comme les facteurs à l’origine de ce boycotte. François, père Baka de huit enfants âgés de 10 à 20 ans, fait parti de ceux-là qui n’ont pas assez investi pour la socialisation de leurs enfants et qui aujourd’hui sont en regret. Excepté le dernier, tous ses enfants ont abandonné l’école sans qu’il n’intervienne. «Aujourd’hui, je le regrette, il leur manquait le suivi de ma part et je n’avais pas assez de revenus pour leur acheter le matériel dont ils avaient besoin à l’école. Si j’avais envoyé mes enfants à l’école régulièrement, ils ne mèneraient pas la vie qu’ils sont entrain de mener. Ils souffrent, la vie est difficile», se lamente-t-il. Le père souhaite néanmoins se rattraper en incitant son dernier né à être assidu à l’école. «Il a une fréquentation en dents de scie depuis deux semaines, à cause d’une blessure au pied. Nous le soignons avec notre médecine traditionnelle, je n’ai pas les moyens de l’amener à l’hôpital. Mais il s’est battu pour y aller quand même aujourd’hui, il aime l’école», confie le parent. Bantou. Comme ce papa avait fait avec ses fils et filles aînés, certains parents Baka d’après Unicef Cameroun, préfèrent emmener leurs enfants au travail. Abordé, le représentant du chef de cette communauté explique que les enfants ne sont pas toujours très motivés. «Nos enfants préfèrent mener les activités de la vie active plutôt que d’aller à l’école parce que les résultats s’obtiennent à long terme. Mais quand ils mènent les activités de la vie courante, ils gagnent vite, le gain est immédiat», confirme-t-il, non sans omettre la responsabilité des parents. «Il est vrai que certains parents les emmènent partout où ils vont. Par exemple une maman Baka qui va travailler chez les Bantou avec son bébé préfère emmener sa fille pour s’occuper de lui plutôt que de la voir aller à l’école», explique le responsable. A côté du peut d’intérêt que les parents Bakas accordent à l’instruction de leur progéniture, la pauvreté demeure aussi l’une des réalités que l’on ne peut ignorer et qui partidpe à la sous scolarisation des jeunes des peuples de la forêt. Plusieurs d’entre eux s’étant confiés à Anastasie, enseignante à l’école de Payo, ont avoué qu’ils abandonnent l’école parce qu’ils ne mangent pas chez eux, qu’ils ont faim et qu’ils doivent aller trouver de la nourriture eux-mêmes, pendant que leurs parents travaillent. Mais aussi qu’ils manquent de vêtements et de savon. «S’ils ne viennent pas à l’école c’est parce que les enfants Bakas ont honte face à leurs vêtements souvent usés, déchirés et trop sales alors même qu’ils n’ont pas de savon pour se laver », affirme la maîtresse. Comme elle, ses collègues ainsi que d’autres responsables constatent que ces jeunes pygmées désertent l’école tout simplement, « parce qu’ils manquent absolument de tout et surtout l’essentiel, la nourriture».


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