Décentralisation : le salaire des maires refait débat

Au moment où se tient le grand dialogue national, les élus locaux s’interrogent sur les montants perçus. Alors que la décentralisation est en débat au grand dialogue national, plusieurs élus locaux questionnent sur leur rémunération. Les montants sont loin de satisfaire tout le monde car, les uns gagnent plus que les autres. Pour comprendre les différences, il faut se référer au décret du président de la République du 16 septembre 2015, fixant les modalités de rémunération des délégués du gouvernement, des maires et de leurs adjoints. Le texte précise bien les trois rubriques du salaire : le traitement de base, l’indemnité de fonction et l’indemnité de représentation. Le traitement de base mensuel est le même pour tous les maires, soit 250 000 Fcfa. Leurs adjoints perçoivent 150 000 FCfa. Les payements sont effectifs depuis mars 2017, et sont supportés par le Dotation générale de la décentralisation inscrite au budget de l’Etat. Le principe d’égalité est respecté ici, explique le ministère de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel). Quant aux indemnités et autres avantages, ceux-ci sont pris en charge par le budget des communes. Et puisque toutes n’ont pas le même niveau de ressources, certains maires seront mieux traités que d’autres. Les montants sont d’ailleurs fixés par le conseil municipal de chaque commune, conformément à un autre décret du chef de l’Etat du 16 septembre 2015 qui lui, fixe les indemnités et autres avantages dus aux délégués du gouvernement, aux maires, aux membres du conseil de la Communauté et aux conseillers municipaux. En plus des indemnités de fonction et de représentation, le texte a prévu des allocations de logement, des frais de téléphone, d’eau, d’électricité et d’ameublement du logement de fonction, sans compter les frais de mission, de transport et de session du conseil municipal, ou de communauté. En fin de compte, le traitement des maires laisse apparaître des disparités. Mais le Minddevel s’en défend, expliquant qu’on ne saurait condamner une commune qui se crée des sources de revenus propres et paient mieux ses dirigeants. Le faire serait plutôt de l’injustice envers ceux qui travaillent au moment où les collectivités territoriales décentralisées sont appelées à ne plus se contenter des fonds alloués par l’Etat et à se créer leurs ressources propres. Les indemnités et autres avantages dus aux maires et aux conseillers municipaux sont d’ailleurs déterminés en fonction des recouvrements effectués par la commune. Selon un maire de la région du Centre, il n’y a pas de quoi se plaindre sur les montants perçus. Il regrette plutôt les retards de payement accusés par l’Etat. « Je ne sais jamais quand l’argent sera viré dans mon compte bancaire. C’est à se demander s’il existe une date ou un délai pour le virement », se plaint ce magistrat municipal. Il se félicite de ce que sa commune paie toujours à temps les indemnités et autres avantages dus ; milite pour que l’ensemble du salaire des élus locaux soit transféré aux communes.


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