L’archevêque émérite de Douala préside la commission en charge du retour des réfugiés et des personnes déplacées. La désignation du cardinal Christian Tumi à la tête de l’une des huit commissions créées dans le cadre du Grand dialogue national n’est pas un fait du hasard. Nommé à la présidence de la commission en charge du retour des réfugiés et des personnes déplacées, Christian Tumi est l’une des personnalités religieuses qui n’a eu cesse de témoigner son indignation face à la crise sociopolitique qui a débuté en fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (No/So). Laquelle constitue principalement la convocation le 10 septembre de l’année en cours par le président de la République, Paul Biya, d’un dialogue en vue de trouver les solutions à ce confit. Dans sa posture d’autorité morale, Christian Tumi a initié la Conférence générale anglophone (Cga). Prévue se tenir au mois de novembre 2018, en vue de trouver une voie de sortie à la crise dans le No/So, cette initiative va se heurter à l’opposition de l’ordre gouvernant. Mais, l’octogénaire reste constant, bien que favorable à l’implémentation des actions aux effets immédiats, au regard de la gravité de la crise qui, selon l’Organisation non gouvernementale (Ong) International Crisis Group (ICG), fait état de 1850 morts. Le Cardianl Christian Tumi estime que la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’explique à travers des repères historiques. « En 1972, j’ai voté pour le fédéralisme. Je suis fédéraliste depuis toujours, c’est ma conviction. Le référendum aurait dû se tenir uniquement dans les régions anglophones, pas sur l’ensemble du Cameroun. Cela a faussé les résultats. Si les autorités avalent respecté ce système fédéraliste, on n’en serait pas là », pense-t-il. Pour la réussite des travaux qui ont débuté le 30 septembre dernier au Palais des Congrès de Yaoundé, l’archevêque émérite du diocèse de Douala milite pour une participation concertée des différents acteurs. « Tout le monde doit être autour de la table et tous les sujets discutés. Comment discuter sans entendre ceux qui combattent et veulent quelque chose ? », s’in-terroge-t-il. Connu pour ses prises de positions critiques envers le régime de Yaoundé, le Cardinal Christian Tumi bénéficie d’une certaine légitimité notamment dans la région du Nord-Ouest dont il est originaire. Associée à la vivacité de la jeunesse de ses collaborateurs à l’instar du président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Cabrai Libii, la maturité – au vu de ses 88 ans -, sera d’une utilité pour la suite et la bonne conduite des travaux de Yaoundé.
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