L’opération menée le samedi 21 janvier dernier s’inscrit dans le cadre du programme de prise en charge initié par le maire de la ville, Luc Messi Atangana.
C’est un véritable tour du propriétaire que les équipes de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) ont effectué samedi 21 janvier dernier. Objectif : récupérer les personnes souffrant demaladie mentale et errant dans les rues de la capitale, pour une prise en charge adéquate. Le Dr Laure Menguene,psychiatre, présidente du Comité d’organisation de la campagne de sensibilisation pour la prise en charge des personnes atteintes de maladies mentales et errantes, avait à ses côtés, des psychologues, des infirmiers et des agents de la CUY. Au terme d’un périple qui les a conduits dans les sept arrondissements de la ville, 50 personnes ayant perdu la raison sont sorties des poubelles soit 35 hommes et 15 femmes.
Ces patients ont été conduits au «Village de l’Amour », un pavillon de l’Hôpital Jamot de Yaoundé. Assis les uns près des autres, ils sont pour la plupart propres et bien coiffés. Leurs vieux vêtements sales et déchirés d’hier, ont été changés. Certains paraissent égarés, mais ils sont calmes. Surprise. Un homme, la cinquantaine apparente, traverse la cour sans vêtements. Il n’a pas l’air de se préoccuper de sa nudité exposée au grand jour. L’on apprend qu’il va prendre son bain. La peur gagne le visiteur lorsque l’un d’entre eux, le tient par la main. « Bonjour Madame », lance-t-il. « Il ne faut pas avoir peur. Il n’est pas violent », rassure l’un des encadreurs. Aussitôt une histoire pas très cohérente est déroulée, sans toutefois lâcher le bras du visiteur. Le Dr Menguene interpelle rapidement son collaborateur. « Ce n’est que depuis ce matin qu’il n’est pas cohérent. Hier ça allait bien », rassure Victor Kouonetchou Kengne, infirmier spécialisé en santé mentale. Un autre dit s’appeler Marius Milo et il vient du Japon. Il avait quitté le Cameroun en 2002 pour aller se chercher.