Paludisme : l'état des lieux dans la région de l'est

De manière générale le paludisme demeure la cause principale de morbidité et de consultation dans les formations sanitaires de la région de l’Est. Le paludisme demeure la cause principale de morbidité et de consultation dans les formations sanitaires de la région de l’Est. De manière générale, en 2020, 31,5% des motifs de consultation étaient liées au paludisme, et 15% de décès survenus dans la région étaient liés au paludisme. En ce qui concerne les couches vulnérables (enfants et femme enceinte), les enfants de moins de 5 ans demeurent les plus atteints, et c’est dans cette tranche d’âge qu’on enregistre le plus de décès. En 2020, 41,41% de ces enfants ont consulté pour paludisme, contre 32% de décès. S’agissant des femmes enceintes dans la région, 20% de paludisme grave et simple, fort heureusement on n’a enregistré aucun décès. Comme pour tous les autres secteurs d’activités de par le monde, la pandémie à Coronavirus a constitué un frein à la tenue de nombreuses activités du Programme National de lutte contre le Paludisme dans la région de l’Est/notamment : les descentes sur le terrain (désormais limités), surtout la tenue de l’activité phare qui fait la visibilité du programme qu’est la journée mondiale de lutte contre le paludisme qui s’est vue carrément annulée. Néanmoins, le suivi des activités de lutte a continué à se faire à distance tout en s’assurant de la disponibilité des moustiquaires pour les femmes enceintes, le suivi des enfants et les femmes enceintes pour l’administration du traitement préventif et intermittent. En somme, l’année 2020 se sera limitée au suivi à distance et à l’accompagnement des FOSA et des relais communautaires présents sur le terrain, qui sont capables grâce à la formation reçue de diagnostiquer le paludisme, et traiter uniquement le paludisme simple une fois que le cas est grave, il est référé à une FOSA. Ces agents de santé communautaires sont disponibles dans 7 districts de santé à savoir Bertoua, Doumé, Garoua-Boulaï, Kette, Ndélélé, Lomié et Batouri. En perspectives, le programme espère pouvoir organiser les activités liées à la journée mondiale pour davantage se faire connaître au public. Ces activités seront axées sur la sensibilisation sur le terrain et à travers les médias, et le dépistage. Comme difficultés rencontrées pour mener à bien les activités dans la région il y a : À cause du contexte sanitaire qui a entrainé la baisse de la fréquentation des formations sanitaires, les cas de paludisme sont de moins en moins captés, et lorsqu’ils sont captés c’est déjà au stade de paludisme grave ; L’enclavement de la- région qui ne permet pas de se déployer efficacement dans tous les districts ; Les soucis avec le réseau téléphonique qui ne permet pas de recevoir toutes les informations nécessaires en temps réels ; La faible implication des autorités (politiques et traditionnels) dans les activités de lutte contre le paludisme (en mettant à disposition des relais communautaires par exemple cela sera un grand appui au programme, compte tenu de la distance qui séparent les différents districts de santé). Comme suggestions le PNLP aimerait que leurs activités soient mises en valeur par les médias, que les autorités collectives et territoriales/chefs de village donnent un coup de pouce dans la sensibilisation. Comme recommandations, en cas de fièvre se rendre directement dans une formation sanitaire afin de recevoir un diagnostic et d’être directement pris en charge pour éviter les complications. En ce qui concerne la prévention, Dr ZOUONG NKOMBA épse MBIDA, médecin épidémiologiste, coordonnatrice du groupe technique régional de lutte contre le paludisme à l’Est, donne les conseils suivants : « les moustiquaires reçues lors des campagnes doivent être utilisées pour se protéger pendant le sommeil, on ne s’en sert pas pour pêcher ». Aux femmes enceintes, « lorsque vous vous rendez à votre première consultation prénatale, il faut exiger votre moustiquaire pour votre protection et celle du bébé ». Il y’a également des mesures simples que l’on peut appliquer à la maison « assainir son domicile, défricher, éviter les flaques d’eau autour de la maison, garder la maison propre et aérée ». Les termes utilisés pour évaluer le degré d’atteinte de la maladie sont paludisme simple et paludisme grave. Quand on parle de paludisme simple, c’est en référence à un malade qui fait de la fièvre, avec des petits inconforts (céphalées, courbatures, fièvre, fris sons), à ce stade également la prise en charge est simple et se résurrie au traitement des inconforts et au traitement du paludisme par voie orale. Le paludisme grave quant à lui, c’est un paludisme simple auquel s’ajoute les complications liées à l’augmentation de la charge parasitaire ; on peut avoir une anémie, un ictère, une hémoglobinurie, des vomissements, asthénie intense, des convulsions (beaucoup plus fréquents chez les enfants). Le traitement à ce niveau se fait uniquement à l’hôpital avec des traitements empiriques, des injections, des perfusions, une température à 40o qui présente les signes de fatigue.


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