Le non-respect des règles d’hygiène, l’incivisme et l’absence de l’eau potable sont des facteurs qui favorisent la poussée de cette maladie ravageuse dans le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord. Entre 2018 et 2019, cette partie du pays a enregistré 629 cas de choléra dont 32 décès. Avec l’avènement de la saison des pluies en cette période l’année, les populations de la ville de Maroua craignent le pire. Après la pandémie du Covdi-19, une menace bien connue pourtant est en train refaire surface. C’est que, l’insalubrité, le manque d’eau potable et l’incivisme des populations sont les causes. Selon le résumé de la situation épidémiologique du choléra publié en janvier 2020, par le ministère de la santé publique, la région de l’Extrême-Nord n’est pas à l’abri du danger. Sur les 120 personnes mortes de cette maladie au Cameroun (2028-2029), la plus belle des régions a enregistré 32 décès. L’utilisation de l’eau impropre à la consommation est un réel facteur qui provoque le choléra et dans la ville de Maroua, l’accès à l’eau potable reste une équation difficile à résoudre pour les populations locales. Ajouté à cette réalité, le non-respect des règles d’hygiène et d’assainissement. Il n’est pas rare de voir gens déféquer à l’air libre dans cette partie du pays. Mesures préventives Pour renverser cette courbe, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a instauré une campagne de sensibilisation des populations. Depuis 2017, les populations sont invitées à procéder au désherbage des alentours des habitations et de leurs milieux de vie respectifs. C’est aussi une opportunité d’ouvrir les drains et les caniveaux pour faciliter la circulation des eaux de pluie. L’opération hebdomadaire est prévue tous les jeudis entre 6heures et 10 heures de la matinée. Malheureusement, cette volonté de l’autorité administrative se heurte à l’incivisme des populations locales. Elles peinent jusqu’ici, à s’approprier ce message de Midjiyawa Bakari qui a le souci de préserver la santé des populations à travers la prévention d’une nouvelle catastrophe de l’épidémie du choléra. Les collectivités territoriales décentralisées ont aussi une responsabilité dans ce combat. Comment admettre que les caniveaux restent jusqu’ici bouchés et que l’aménagement des puits d’eau potable soit encore un compte de fée ? Dans la foulée, les observateurs avertis dénoncent également l’absence des infrastructures routières, des ouvrages d’assainissements pour éviter les risques d’inondation. Il est donc temps que les pouvoirs publics et les élus locaux prennent le taureau par les cornes pour épargner les populations du pire en cette période marquée par les fortes pluies diluviennes. S’approvisionner en eau potable est un calvaire à Maroua Les citadins éprouvent de nombreuses difficultés pour avoir accès au précieux liquide. Les sources d’eau opérationnelles dans le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord se comptent au bout des doigts. Les habitants dans les quartiers parcourent des kilomètres pour avoir une eau bonne à la consommation. «Je quitte mon quartier pour aller m’approvisionner à la source située à près de 10 km et je débourse au moins 1.000 FCFA pour le transport des bidons d’eau. Ce n’est déjà pas facile de puiser, puisqu’il faut s’aligner. La longue fil d’attente peut vous faire passer une demie journée sur place», confesse Nathalie, une ménagère. Pour éviter de subir ces pertes de temps, certaines personnes se sont abonnées auprès des vendeurs d’eau. «Un bidon d’eau de 20l coûte 500 FCFA et je dois utiliser en moyenne 50l/jour pour alimenter ma maison. Lorsque je fais les totaux à la fin du mois je me rends compte que je dépense énormément mais je n’ai pas le choix puisque l’eau c’est la vie», avoue Paulin Bayike qui au moins dispose des moyens financiers pour garantir la santé des membres de sa petite famille à Maroua Les plus nantis que lui, ont choisi d’opter pour la construction des forages dans leurs domiciles pour éviter les désagréments. En réalité, les forages privés dans les domiciles, c’est la nouvelle donne à laquelle il faut se plier quand on construit son domicile. Les populations y ont opté parce que le système de distribution en eau potable a démontré ses limites. La distribution en eau potable par la Cameroon Water Utilities Cooporation (CAMWATER) ne touche pas tous les quartiers. Et en plus, l’eau qui coule des tuyaux de la CAMWATER est de qualité douteuse. Jaunâtre et rougeâtre, elle ne correspond pas aux normes élémentaires de l’eau destinée à la consommation des abonnés.
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