[santé]les cris de détresse du géniteur de triplé bloqué à l'hôpital régional de Ngaounderé
Depuis deux semaines Eveline Tsonga est bloquée à l’hôpital régional de Ngaoundéré après l’accouchement par césarienne de triplés faute de moyen. L’administration de l’hôpital exige l’acquittement des frais de soins notamment la transfusion sanguine, avant de libérer la patiente. Conducteur de moto taxi de son état, l’époux a entamé les démarches auprès des centres sociaux et la mairie pour un éventuel appui, une démarche qui est restée lettre morte. « Etant conscient de mon état de démuni j’avais en amont amorcé une démarche auprès des centres sociaux pour m’assister lors de l’accouchement. Le centre social m’a fait comprendre qu’avec la décentralisation leurs compétences ont été transférées au niveau de la mairie. Là-bas, ils m’ont conseillé d’aller rencontrer le maire ce que j’ai fait et j’ai posé mon problème au maire, mais il m’a répondu que la mairie n’est pas un centre social pour résoudre ce genre de problème » se désole Tsonga Dieudonné. L’époux qui ne sait à quel saint se vouer avait en amont pris toutes les précautions nécessaires pour éviter cette situation. Notamment la souscription à un chèque santé, les démarches auprès des centres sociaux et la mairie de la ville pour un éventuel appui entre autres. L’administration de l’hôpital exige le traitement complet y compris la transfusion sanguine qui nécessite 4 poches de sang pour mettre la dame hors du danger. Une facture qui se chiffre à 200.000fcfa dont 140 000 f pour l’achat des poches de sang, alors que la dame avait souscrit à un chèque santé qui est sensé couvrir une bonne partie de ces charges. « A l’heure où je vous parle ma femme a accouché par césarienne depuis le 14 septembre et jusqu’à cet instant elle est internée à l’hôpital et après quatre jours de son accouchement sa santé a drastiquement chuté. Ce qui m’a fait paniquer parce qu’il fallait d’urgence 4 poches de sang» temoigne t-il. Contactés, les responsables du centre social d’arrondissement ont confirmé ce fait, en reconnaissant leurs limites imposées par la décentralisation. Même son de cloche du côté du service social de l’hôpital régional, le responsable rencontré déplore cette situation et plaide pour l’autonomisation des caisses des services sociaux des hôpitaux au Cameroun « nous sommes ici pour accompagner les populations vulnérables au moment où nous sommes saisis. Après une descente et un rapport nous enclenchons la procédure de la prise en charge qui peut être soit gratuite soit se faire par réduction. Parce que l’institution hospitalière a aussi des limites » confie Abena Claude, cadre d’appui à l’hôpital régional de Ngaoundere. Contacté par nos soins, le chef service de la banque de sang ne reconnait pas avoir pris un centime à ce monsieur. Tout au contraire il aurait prêté deux poches de Sang dans un autre hôpital pour la dame, il se dit surpris d’entendre qu’elle n’a reçu qu’une seule poche et contre l’argent en plus. Il reconnait tout de même qu’il existe un réseau des vendeurs externes, à qui, ils font le plus souvent recours en cas d’urgence, parce qu’ils n’ont plus de donateurs volontaires.