Mobilisation de bafoussam : mbombo njoya et la patate chaude

Nombre d’activistes originaires de l’Ouest ragent contre le monarque pour avoir convoyé le 20 juillet une manifestation anti-Bas à Bafoussam, et mettent en garde les chefs traditionnels qui y prenaient part. En sa qualité de délégué permanent du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour l’Ouest, le sultan Ibrahim Mbombo Njoya a appelé par voie de communiqué mardi, à une mobilisation régionale du parti et des forces vives de la région, le 20 juillet prochain à Bafoussam, pour dénoncer « les attaques contre les institutions républicaines incarnées par le chef de l’Etat, tout discours haineux et tribal et aussi […] promouvoir la cohésion et la paix nationales ». L’appel du roi Bamoun et non moins sénateur nommé, qui fait suite, entre autres, aux assauts de la Brigade anti-sardinards (Bas) sur l’hôtel Intercontinental de Genève (Suisse) pour tenter de déloger le chef de l’Etat qui y séjournait fin juin, a provoqué une spectaculaire levée de boucliers non seulement au sein de la diaspora hostile à Paul Biya, mais également au sein de la communauté des activistes essentiellement originaires de l’Ouest. Ses détracteurs lui reprochent de n’avoir pas réagi aussi promptement au sujet de la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Sans surprise, la première estocade a été donnée par le très controversé écrivain Patrice Nganang, sur sa page Facebook. « Ainsi donc, tu laisses Foumban où tu es sultan, et veux venir marcher à Bafoussam […] avec 500 Ba’amun. Et pire, tu veux que 5.500 Bamiléké abandonnent leurs affaires, sortent de partout (Bamboutos, Mifi, Ndé, etc.,) parce que tu leur as donné un peu d’huile de sardine, et viennent au meeting du Rçlpc pour faire de toi l’empereur des Bamiléké ! C’est ça ? » Dans son post, celui qui est par ailleurs enseignant à l’université de Stony Brooks, aux Etats-Unis d’Amérique, ne s’est limité à appeler simplement au boycott de la manifestation de samedi, comme le font la plupart de ses « camarades » ; il a couvert le monarque d’injures les plus abjectes, qui n’ont pas tardé à susciter des réactions courroucées de la part de certains internautes. Nos tentatives en vue de recueillir la réaction d’Ibrahim Mbombo Njoya à la suite de ces réactions aussi passionnées les unes que les autres sont demeurées vaines. Calibri Calibro Son entourage confie toutefois, à propos de Patrice Nganang, que le roi des Bamoun aurait réagi en ces termes : « si celui dont vous parlez s’est attaqué au chef de l’État et à son épouse, ça veut dire que je ne suis rien à ses yeux. S’il a appelé au génocide, il est clair qu’il peut aller ». Il faut rappeler que, dans une vidéo diffusée et largement reprise sur les réseaux sociaux il y a trois semaines, Patrice Nganang avait appelé sa « communauté » à prendre les machettes contre l’ethnie du chef de l’Etat : les Bulu. Au sujet de la manifestation de samedi, à laquelle plus de 5000 militants du parti au pouvoir sont attendus, poursuivent nos sources, le sultan « n’a fait que prendre des dispositions par rapport à une initiative portée par le président du Sénat [Marcel Niât Njifenji, originaire lui aussi de l’Ouest, Ndlr] et les forces vives de l’Ouest. Le projet d’organisation du meeting ne vient pas de lui. Il a été initié au cours d’une réunion à la résidence du président du Sénat. Le sultan n’y était même pas. Mais comme la mobilisation concerne les militants du parti et que c’est lui le patron du parti à l’Ouest, il a signé cette correspondance pour demander la mobilisation au sein des départements ». Pour sa part, dans un communiqué daté du 17 juillet et signé de son chef en France, le fameux Calibri Calibro, la Brigade anti-sardinards a mis en garde tous les chefs traditionnels de l’Ouest qui prendraient part à mobilisation d’après-demain. Il n’est pas exclu qu’un contre-meeting soit organisé samedi à Bafoussam pour contrecarrer celui du Rdpc. Chaud devant !


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