Inscription sur les listes électorales : encore des efforts à fournir

Lire ici l’éditorial de Eric Boniface Tchouakeu, chef de chaîne de Radio Tiémeni Siantou (90.5 FM à Yaoundé et Bafang). Le 24 mars 2022, dans son allocution d’ouverture des travaux marquant la première session ordinaire du Conseil Electoral au titre de l’exercice 2022,Enow Abrahams Egbe, Président d’Elections Cameroon (Elecam), institution chargée de la gestion de l’ensemble du processus électoral et référendaire , a indiqué que la structure a enregistré un total de 90 mille 432 nouveaux inscrits au 01er trimestre de l’année 2022 contre 20 mille 849 seulement en 2021 sur la même période ; soit une augmentation de 16,95%. Globalement selon toujours le Président d’Elecam, le fichier électoral au 01er trimestre de l’année en cours compte 07 millions 50 mille 280 électeurs. A l’observation, le chiffre des nouveaux inscrits rendus publics par Elecam semble encourageant, même s’ils se situent en deçà des attentes de nombreux acteurs et observateurs de la scène politique camerounaise. Ces derniers pensent en effet que le potentiel des électeurs se situe largement au-delà de 12 millions au regard du nombre total des Camerounais qui sont aujourd’hui estimés à plus de 25 millions d’âmes ; et surtout en comparaison aussi avec des pays ayant à peu près les mêmes chiffres de la population. Plusieurs raisons expliquent cependant la non inscription des électeurs sur les listes électorales au Cameroun. On peut mentionner par exemple le défaut de possession de la carte nationale d’identité, pièce essentielle qui permet d’enrôler un électeur, par un certain nombre de Camerounais. Il y aussi le désintérêt d’une catégorie de la population vis-à-vis de la chose politique ; et surtout, de nombreuses critiques acerbes des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, qui mettent souvent en évidence les carences du jeu électoral favorables au régime en place depuis l’organisation des premières élections après le retour au multipartisme au début des années 1990.. D’ailleurs, certains parmi ces derniers discréditent complètement Elecam qui n’est à leurs yeux, ni neutre, ni impartial encore moins indépendant dans la conduite du processus électoral contrairement à l’esprit du code électoral. Ces éléments réunis et bien d’autres qui font croire à un jeu électoral biaisé d’avance, ne sont pas de nature à encourager les citoyens en âge de voter, c’est-à-dire des citoyens ayant au moins 20 ans, âge de la majorité électorale, à s’inscrire sur les listes électorales. Tous les acteurs et parties prenantes du processus électoral dans une démocratie, devraient travailler au quotidien pour inciter les électeurs à qui revient la désignation des représentants du peuple à l’occasion de divers scrutins, à s’inscrire sur les listes électorales. Car il ne faut pas perdre de vue que l’abstention n’est déterminée qu’à partir du nombre d’électeurs inscrits, ou effectivement attendus aux urnes lors des élections. Afin de favoriser l’enrôlement des électeurs, le gouvernement à défaut de rendre l’inscription automatique ou obligatoire sur les listes électorales pour tout citoyen en âge de voter, pourrait accorder certaines facilités et autres avantages au détenteur d’une carte d’électeur, voire plus à celui qui a effectivement voté lors de la dernière élection à laquelle il était convoqué, en ce qui concerne la fourniture d’un certain nombre de services publics par exemple. En attendant de voir les choses évoluées un jour, il faut espérer que l’actuel contexte sociopolitique crisogène du Cameroun, amène davantage de citoyens à prendre conscience de l’importance d’un bulletin de vote dans les jours à venir. Et pour avoir le droit de voter et donc d’opérer un choix, il faut au préalable être inscrit sur une liste électorale.


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