Gouvernance publique : dooh jérôme penbaga en flagrant délit

La création de postes et de grades inexistants a entaché les dernières nominations finalement falsifiées par le cabinet du secrétaire d’Etat en charge de l’Administration pénitentiaire à l’insu du ministre d’Etat, ministre de la Justice. Les nominations du 1er mars 2021 marqueront à jamais les annales de l’administration pénitentiaire. Tellement la décision est truffée d’incongruités graves. Par exemple, elle consacre la création du grade (^intendant des prisons major jusqu’ici inconnu au sein du corps ou nomme au bureau de l’action sociale, des activités culturelles et éducatives au sein des délégations régionales de l’Administration pénitentiaire, où il existe plutôt un bureau des sports, de l’animation et de l’organisation des cérémonies officielles. Dès sa publication, la décision suscite une vive polémique parmi les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, et provoque un buzz sur les réseaux sociaux. Le secrétaire d’Etat chargé de l’Administration pénitentiaire ‘ mesure bien le risque que ces remous parviennent au ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Jérôme Dooh Penbaga sait pertinemment qu’il devra s’expliquer si d’aventure il soumet à la signature de Laurent Esso une nouvelle décision pour les mêmes nominations. Alors le cabinet du secrétaire d’Etat prend l’option de corriger le document original qui sera ensuite authentifié par une signature scannée du ministre d’Etat. Le 21 février’déjà, le secrétaire d’Etat a procédé à la nomination des chefs de services. Cette autre décision est aussi entachée par de nombreuses irrégularités. Comme le maintien d’administrateurs généraux aux postes de régisseurs des prisons centrales de Douala, de Garoua et de Bamenda, alors que des administrateurs sont en complément d’effectif ou celui du directeur adjoint de l’ENAP de Buea. Violation du statut spécial Des actes pris en violation du décret du 29 novembre 2010 portant statut spécial du corps des fonctionnaires de l’Administration pénitentiaire, notamment son article 11 : « Aucun fonctionnaire de l’Administration pénitentiaire ne peut occuper un poste de responsabilité ou de travails lui conférant autorité sur un fonctionnaire soit d’un grade supérieur, soit plus ancien ou mieux classé que lui dans le même grade ». Ces nominations laissent sans postes de nombreux hauts cadres alors même que des postes vacants se comptent par dizaines, et marquent aussi la responsabilisation des fonctionnaires de la catégorie C (gardiens chefs des prisons) en même temps que des administrateurs des prisons (catégorie A) et des intendants des prisons (catégorie B) sont en complément d’effectif. Le magistère du secrétaire d’Etat est pavé de tant d’incongruités que celles-ci, souffle une source, ne sont pas inconnues des services du Premier ministre (SPM) alertés par diverses correspondances. Le 2 février, susurre-t-elle, le secrétaire général des SPM a interpellé le ministre d’Etat sur « l’inobservation criarde des dispositions pertinentes du décret portant statut spécial du corps des fonctionnaires de l’Ad-ministration pénitentiaire dans le processus de nomination des cadres et hauts cadres au sein des structures pénitentiaires”. Soutien haut placé En réalité, croit savoir un haut responsable du ministère de la Justice, « les errements managériaux qui caractérisent la gestion de l’Administration pénitentiaire ces dernières années sont exclusivement le fait du « Secrétaire d’Etat, qui abuse de la haute confiance du garde des Sceaux. Le ministre d’Etat, en parfait légaliste, lui a laissé les coudées franches. Mais le secrétaire d’Etat en a profité pour mettre l’administration pénitentiaire sous son contrôle exclusif ». Un cadre de la maison susurre que les incongruités portées à la connaissance de la hiérarchie s’expliquent par deux choses. D’abord le clientélisme érigé en vertu managériale par le secrétaire d’Etat. Ce dernier, confie une source cachant à peine son exaspération, bafoue toutes les règles qui gouvernent le fonctionnement de l’Administration pénitentiaire. Dans cette veine, le commissaire r de. police Biaise Etchome, son secrétaire particulier, ne s’occupe pas seulement de ses affaires privées, mais davantage de la gestion administrative au quotidien. « Il est de notoriété publique que ce dernier s’est substitué au directeur de l’Administration pénitentiaire », vitupère un haut cadre. Cette situation résulte ensuite du mépris et de la vassalisation des hauts cadres. L’avis technique du conseiller technique, du directeur de l’Administration pénitentiaire et même de l’inspecteur général des services pénitentiaires n’est plus requis. Ces collaborateurs sont réduits à se tourner les pouces au quotidien. Pire, un jour de novembre 2019, le secrétaire d’Etat administre deux bonnes gifles à l’administrateur général des prisons Jean Michel Watchueng dans son bureau. Le crime de l’inspecteur général des services pénitentiaires : avoir saisi directement le ministre d’Etat sans passer par le secrétaire d’Etat. D’ailleurs, à en croire différents témoignages, pour mieux exprimer sa condescendance, le secrétaire d’Etat, administrateur civil, a coutume d’indiquer à l’intention des administrateurs généraux des prisons que « les vrais généraux se trouvent dans l’armée ». Pour narguer ainsi les têtes couronnées de tout un corps, Jérôme Dooh Penbaga se prévaut d’un très haut soutien à la présidence de la République.


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