Etoudi : les cinq scénarios probables de la transition à la tête de l'etat

Jean Marc Bikoko, point focal de la Coalition nationale « Tournons la page » a, le 15 septembre 2022 au cours d’une conférence de presse, exposé et développé les scénarii possibles qui pourraient avoir lieu dans le dessein de la succession présidentielle à la tête de l’État du Cameroun. Lire ici le texte du journaliste et sociologue Serge Aimé Bikoi : Le premier scénario est l’intérim prévu par l’article 6 al.4 de la Constitution de 1996, lequel stipule qu’en cas de vacance à la présidence de la République, pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau président de la République doit, impérativement, avoir lieu 20 jours au moins et 40 jours au plus après l’ouverture de la vacance. Relativement à la première modalité, l’intérim du président de la République est exercé, de plein droit jusqu’à l’élection du nouveau président de la République, par le président du sénat. Et si ce dernier est, à son tour, empêché par son suppléant suivant l’ordre de préséance du sénat. Quant à la seconde modalité liée au président de la République par intérim, le président du sénat ou son suppléant ne peut modifier ni la Constitution, ni la composition du gouvernement. Il ne peut recourir au référendum tout comme il ne peut être candidat à l’élection organisée par la présidence de la République. Le 2ème scénario exposé par le point focal de la Coalition nationale « Tournons la page » est la modalité électorale qui est, au-delà d’une simple procédure technique, un rite social traduisant l’expression d’un choix populaire visant à établir la représentativité des gouvernants. Le 3ème scénario est le gré à gré qui se formalise sous cape depuis ces derniers mois, et dont l’opérationnalisation serait conditionnée par une énième révision constitutionnelle. C’est en vue de la création d’un ou deux postes de vice-présidents avec droit de succession. Rumeur qui présente, d’une part, Frank Biya, fils du président de la République comme le ou l’un des nominés déjà soutenu par des mouvements connus sous la bannière des « Frankistes ». D’autre part, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État Secrétaire général de la présidence de la République, jouissant de la délégation de signature et de la délégation de pouvoir, est une personnalité publique dont sont certaines grilles de lecture font prévaloir l’argument selon lequel c’est le chef de file d’un réseau puissant et auquel la même rumeur prête déjà des ambitions présidentielles. Le 4ème scénario possible de l’alternance est le coup d’État civil ou militaire, qui pourrait mettre fin au mandat du Chef de l’État avec le soutien ou non du peuple, qui, excédé par les événements (précarité existentielle, mauvaises conditions de vie et de travail, etc), ne souhaite, en ce moment, qu’une seule chose: le changement et la fin du régime en place. Le 5ème scénario est l’alternativité régionale que propose Joseph Owona dans son ouvrage intitulé : »Systèmes politiques précoloniaux au Cameroun », paru aux éditions L’Harmattan. Ce modèle d’alternance à la tête de l’État consiste en une rotation du pouvoir suprême entre toutes les régions du pays : Nord; Sud; Extrême-Nord; Ouest et Est rompent avec le ping-pong Nord-Sud. Pour le Juriste Constitutionnaliste, dans un Cameroun réputé comme étant une Afrique en miniature, cette option de rupture semble , selon Jean Marc Bikoko, « la plus consensuelle ». A en croire J. Owona, le pouvoir suprême, en tant qu’institution, devrait transiter dans toutes les régions du Cameroun et cesser d’être l’apanage de deux régions, en l’occurrence le Nord et le Sud comme cela a été le cas depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960. L’ancien ministre de l’Education nationale (Mineduc) avait conclu à la thèse selon laquelle : »Quand vous avez un pays où il y a 130 langues, si vous voulez diriger le pays, il faut savoir comment l’unifier et il faut trouver un moyen ». Déclaration faite par l’actuel membre du Conseil constitutionnel au cours de la présentation de son ouvrage à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) à Yaoundé. Serge Aimé Bikoi


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