Affaire savannah : paul biya donne raison au tchad

C’est d’ailleurs pour cette raison que Ferdinand Ngoh Ngoh était à N’Djamena, le 27 avril 2023 question d’échanger avec le chef de l’Etat tchadien.

Pour résoudre la brouille diplomatique entre le Cameroun et le Tchad voisin, Paul Biya a envoyé le 27 avril 2023 à N’Djamena, le ministre d’État Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence camerounaise. Le patron du secrétaire général de la présidence de la République a été reçu par le chef de l’État tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno.

Au menu des échanges entre les deux hommes : la résolution du conflit diplomatique opposant depuis des semaines Yaoundé et N’Djamena. On se souvient que les autorités tchadiennes avaient en effet rappelé pour consultations, le 20 avril 2023, leur ambassadeur au Cameroun, Djidda Moussa Outman, afin de protester contre le soutien « des Camerounais à ce qu’elles estimaient être une prise de contrôle illégale d’actifs pétroliers tchadiens par la société britannique Savannah Energy ».

N’Djamena accusait des personnalités camerounaises d’avoir favorisé en sous-main Savannah Energy au détriment des intérêts tchadiens et en faveur de la SNH 

« Celle-ci avait acquis en décembre 2022 la totalité des actifs d’Esso Exploration and Production Chad (ExxonMobil), ainsi qu’une participation dans le pipeline Tchad-Cameroun. Mais N’Djamena s’opposait à cette transaction en expliquant qu’elle n’avait pas donné son aval et qu’elle disposait d’un droit de préemption sur ces actifs, qu’elle avait par conséquent décidé de nationaliser. Surtout, les autorités tchadiennes s’opposaient à un autre deal, passé ultérieurement entre la société britannique et la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Selon celui-ci, Savannah Energy cédait 10% de ses actifs dans la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco, exploitant la partie camerounaise du pipeline Tchad-Cameroun) à la SNH. N’Djamena accusait des personnalités camerounaises d’avoir favorisé en sous-main Savannah Energy au détriment des intérêts tchadiens et en faveur de la SNH », soutient Jeune Afrique.

Le ton était donc rapidement monté entre les deux capitales – tandis que les noms de Chantal Biya, de Nathalie Moudiki ou encore de Franck Biya étaient cités – provoquant le rappel de l’ambassadeur tchadien et la venue, sur instructions de Paul Biya, de Ferdinand Ngoh Ngoh à N’Djamena. « Ce 27 avril, Mahamat Idriss Déby Itno a, selon nos informations, obtenu que le Tchad puisse racheter les parts d’une autre société dans Cotco : Petronas. L’entreprise pétrolière malaisienne possède actuellement 30% de Cotco, des actifs que N’Djamena a l’intention d’acquérir », apprend-on.

« Mais cette opération nécessite une autorisation délivrée par la présidence de la commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), où le Gabonais Daniel Ona Ondo doit s’assurer de recueillir l’approbation des six États membres de l’organisation (Tchad, Cameroun, Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Centrafrique). Or, jusqu’ici, une capitale n’avait pas donné son aval à la délivrance du sésame : Yaoundé. Selon nos sources, Paul Biya a donc assuré, par la voix de Ferdinand Ngoh Ngoh, que son pays allait mettre fin à ce blocage et que N’Djamena pourrait donc rapidement finaliser le rachat des parts de Petronas », poursuit Jeune Afrique.

 


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