Affaire mebe ngo'o : vers statut quo procédurale

Si les audiences peuvent se compter à la pelle depuis la clôture de l’information judiciaire dans l’affaire dite Mebe Ngo’o, de nombreux observateurs pensent cependant que toutes ces audiences se ressemblent au point de donner l’impression que ça stagne. Comment étayer l’accusation dans le cadre de l’affaire dite Mebe Ngo’o ? C’est du moins la lancinante question qui alimente aujourd’hui les commentaires dans certaines chaumières et quelques salons huppés de la cité capitale et à Nkolfon, compte tenu de cette pléthore d’audiences auxquelles Edgard Alain Mebe Ngo’o et ses camarades d’infortune sont contraints d’assister. On le sait très bien. Et on ne le rappellera d’ailleurs jamais assez. En clôturant son information judiciaire, le juge d’instruction Jean Betea avait trouvé certaines charges largement suffisantes pour conduire les mis en cause devant le tribunal criminel spécial (tcs) afin d’être jugés conformément à la loi. il s’agit, pour le cas spécifique d’Edgard Alain Mebe ngo’o, du : détournement de la somme globale de 20 374 567 085 Fcfa ; de la violation de certaines dispositions du décret n°2004/275 du 24 septembre 2004 portant Code de marchés publics dans la procédure de passation de plusieurs marchés de fourniture de matériels, équipement et prestations militaires avec la société chinoise Poly Technologie Inc, ayant causé à l’Etat le préjudice d’un montant global de 300 000 000 d’euros, soit 196 800 000 000 Fcfa ; de corruption ; de prise d’intérêt dans un acte ; de blanchiment aggravé des capitaux dont le montant avoisine 20 000 000 000 Fcfa », au moment où son épouse, Minla nkoulou Bernadette est poursuivie de « complicité de détournement de la somme totale de 5 237 373 775 Fcfa ; complicité de corruption ; blanchiment des capitaux dont le montant avoisine 5 000 000 000. » Seulement, de nombreux observateurs indiquent que depuis l’ouverture du procès, l’accusation n’a toujours pas réussi à rassembler les preuves pouvant valablement étayer les charges retenues, ce, malgré la ribambelle d’audiences qui tendent au bout du compte à se ressembler. On se rappelle par exemple que lors de l’audience du 19 mars 2021, le ministère public, alors qu’il avait annoncé la production des documents, résultats des commissions rogatoires internationales en France, s’était subitement rétracté et avait sollicité le renvoi le 25 mars de la même année. Seulement lors de cette audience, le ministère public va présenter lesdites pièces qui en fait, comme l’indiquent quelques observateurs, seraient un listing des biens et comptes des personnes poursuivies en France. En somme, pas grand-chose dans l’ensemble, qui serait une preuve suffisante pour étayer l’accusation. Alors question : qu’est-ce qui avait alors provoqué le revirement du ministère public le 19 mars 2021? Le conseil d’Edgard Alain Mebe Ngo’o a semblé connaître la raison, lui qui avait exigé la production de la lettre de transmission desdits documents du Min-rex au Minjustice et du Minjustice au parquet du tcs. Car pour ces avocats, ces documents seraient venus avant la clôture de l’information judiciaire et le parquet, en manque de preuves, les aurait retenus pour les présenter comme preuves de l’accusation. Vrai ou faux ? Le même conseil va indiquer que le renvoi sollicité le 19 mars aurait donc eu pour seul but, le retrait de ces lettres de transmission. Et comment cela peut-il en être autrement quand on sait que lorsque le conseil de Mebe Ngo’o avait sollicité la production de ladite lettre de transmission, le ministère public, dans une inélégance totale, avait opposé un « non » catégorique, préférant ainsi leur fournir comme preuves d’accusations, les procès-verbaux (Pv) d’auditions des accusés à l’enquête préliminaire et à l’information judiciaire, ainsi que des Pv d’auditions de certains témoins à l’information. L’affaire Mebe Ngo’o, c’est aujourd’hui, 7 renvois pour production de preuves, après 8 mois de saisine du tribunal criminel spécial et 20 mois d’information judiciaire. Rendez-vous à une fois de plus été pris pour demain 25 mai 2021, pour l’examination-en-chief de Mebe ngo’o, entendu ici comme l’interrogatoire d’un témoin par la partie qui l’a fait citer, en vertu de l’article 331-(1) du Code de procédure pénale.


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