Paul Mahel donne son avis sur la sortie de Nfon Mukete au sujet de Paul Biya.

NFON VICTOR E. MUKETE La sortie retentissante de Nfon Victor E. MUKETE, doyen d’âge de la chambre haute du parlement n’a pas fini de faire couler de l’encre et de la salive. Le souverain suprême des Bafaws dans le Sud-Ouest, a violemment interpellé ses collègues du Sénat ainsi que les membres du Gouvernement présents, sur la situation dans les deux régions anglophones du pays. Depuis lors le patriarche essuie une volée de bois verts de tous ceux qui estiment avoir le monopole du patriotisme. Certains lui reprochent de ne pas quitter le Rdpc et par conséquent ne donnent aucun crédit à ses propos, d’autres encore estiment qu’il aurait pu empêcher que la situation se dégrade en demandant aux sécessionnistes de ne point prendre les armes contre la république. Pourtant, Chief MUKETE n’est pas à sa première sortie du genre et on peut même dire que s’il avait été écouté (lui, comme beaucoup d’autres) nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Déjà en 2014 il avait eu une sortie tout aussi violente pour décrier la marginalisation des anglophones au Cameroun. Ceci lui avait valu quelques quolibets de ceux qui estimaient alors que sous le poids de l’âge le vieux débloque. Son absence à la présentation des vœux au chef de l’Etat le 5 Janvier 2015 avait alors été perçue comme une des conséquences de cette sortie. Le samedi 26 septembre 2015, lors du lancement d'une campagne de vaccination sociale promue par la première dame à Kumba, Victor MUKETE a publiquement repris le représentant personnel de Chantal Biya, Alexis Ndjolo, pour avoir parlé en français à des élèves du primaire exclusivement anglophones. On se souvient également que lors du lancement officiel de son livre "My Odessy" au Palais des Congrès de Yaoundé, Victor MUKETE a décrié l’exacerbation de l’usage du Français, affirmant que les anglophones souffraient de cette situation. En tant que président de la South West Chiefs Conference, Nfon MUKETE a également conduit 248 chefs à rédiger une note de service au Chef de l'Etat, dans laquelle il plaidait pour la fin immédiate de la marginalisation flagrante des anglophones au Cameroun. Qu’aurait-il pu faire de plus ? Ce qu’il faut cependant constater, c’est que chaque fois que quelqu’un semble proposer une solution visant à ramener la paix et l’accalmie, il est tout de suite pris à partie par ceux-là même qui te parlent après de « vivre ensemble ». Que n’a-t-on pas entendu sur le Cardinal TUMI lorsqu’il a proposé la All Anglophones Conference ? Que n’a-t-on pas dit de Akere MUNA lorsqu’il a parlé de la résolution de la crise anglophone comme étant la priorité des priorités ? Que n’a-t-on pas entendu lorsque des journalistes, des analystes et des lanceurs d’alertes ont préconisé le dialogue comme étant la seule et unique solution viable. Aujourd’hui l’heure n’est plus à chercher qui a tort ou qui a raison. L’urgence aujourd’hui est de trouver une solution définitive pour un retour à la paix et à la sécurité. Pour ce faire, toutes les contributions sont les bienvenues et doivent être prises en compte. Celle de Chief Victor MUKETE est d’autant plus précieuse qu’il connait parfaitement le problème et fait incontestablement partie des Sages de la République.


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