[NOSO]un mois de juin avec les morts qui s'accumulent

Les décès s’accumulent alors que l’on s’attendait à un apaisement pour mettre fin aux souffrances des nombreuses populations touchées par cette crise socio-politique. Juin 2022 restera dans l’histoire comme l’un des mois les plus meurtriers de la crise sociopolitique qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis octobre 2016. Et le solde risque d’augmenter encore si l’on s’en tient aux informations qui circulent et aux débordements observés dans la région ouest et peut-être bientôt au-delà. En effet, les régions frontalières du nord-ouest et du sud-ouest sont actuellement en état d’alerte pour le moins. En particulier, Augustine Awa Fonka, la gouverneure de l’Ouest, a mis en garde contre une série d’attentats en préparation par des mouvements séparatistes anglophones. Dans une série de messages à ses huit préfets, l’aide de camp les invite à prendre des mesures fortes pour assurer la sécurité des zones. A la lecture de ces documents, son territoire est en passe de devenir la cible d’attentats terroristes, strictement liés à l’escalade de la crise anglophone. des « cellules endormies » de combattants séparatistes ont été identifiées à certains endroits, « et position offensive »† Le gouverneur a alors spécifiquement informé le préfet du département du Noun et son haut commandant militaire que des attaques étaient planifiées par des séparatistes sur le poste de commandement du bataillon des troupes aéroportées (BTAP) à Koutaba. Ces derniers profiteraient de l’arrivée de nouvelles recrues dans ce centre d’entraînement et de perfectionnement de l’armée pour placer des engins explosifs improvisés autour du camp. Parallèlement, une note interne du Dgre donnait des précisions sur la préparation d’attentats terroristes à Bandjoun, chef-lieu du département de Koung Khi, situé à 12 km de Bafoussam et à environ 80 km de Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest et épicentre du balancier contre la puissance de Yaoundé. Ladite note mentionne également une attaque planifiée par un certain rebelle nommé Abbas sur la ville de Babanki dans le nord-ouest. Qui avait l’intention de se rassembler par marche commando vers un site d’attaque encore non divulgué. Informations Alors que les préfets s’emploient à détecter les soulèvements, les lieux de culte, les marchés, les centres de recherche, les services publics, les résidences des autorités et surtout les unités de police ou de gendarmerie et les prisons devenues vulnérables dans les localités de Foumbot, Foumban, Bafoussam, Mbouda, Dschang, Magba, Bandjoun cité par le gouverneur. Babadjou a de nouveau été attaqué par des séparatistes. La résidence du sous-préfet et la brigade de gendarmerie locale ont été attaquées au petit matin du 28 juin 2022, sans aucun mort cette fois. Trois gendarmes ont été blessés dans un accident alors qu’ils poursuivaient les terroristes dont la base du pseudo-général Bafut aurait été démantelée et 11 combattants arrêtés. La panique est de retour dans une population qui n’avait pas oublié les derniers passages des séparatistes. Au Noun, cinq gendarmes sont tombés lors d’une attaque contre un poste du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign) dans la commune de Njitapon, à seulement 5 km du centre de Kouoptamo. La situation a poussé le sous-préfet de cette riche zone agricole à imposer la taille des plants de maïs, jusqu’à un mètre de hauteur. Dans des vidéos de propagande tournées sur les lieux des massacres nocturnes, le pseudo-général Nopity (Clément Mbashie de son vrai nom) est filmé en public, confirmant sa détermination à en finir avec sa logique de nuisance. C’était assez pour semer la peur dans les cœurs. Et du sud-ouest est venu le bilan le plus lourd du mois. Un communiqué du ministère de la Défense a appris que 32 civils ont été tués dans une attaque terroriste dans le village de Ballin, Akwaya, Manyu dans la matinée du samedi 25 juin 2022. Cinq des victimes sont des ressortissants nigérians, tandis que plusieurs blessés ont été hospitalisé. Selon Cyrille Atonfack Guemo, outre l’attaque du poste de gendarmerie, du centre de santé de Ballin et d’une cinquantaine de maisons, la dépouille du frère de Martin Aka, député à l’Assemblée nationale, a été incinérée dans son cercueil. Ces atrocités ont été commises alors que la population se rassemblait dans la maison du député, à l’occasion des funérailles de son frère décédé. Les assaillants ont alors fait irruption sur les lieux et ont ouvert un feu nourri et aveugle sur la foule. Ils mettront le feu à la maison des élus, avant de se retirer lorsque les forces de défense et de sécurité ont riposté. Malgré une tactique de retrait basée sur la division en petits groupes, le porte-parole de l’armée a déclaré que quatre terroristes ont été neutralisés et quelques blessés. Ils campaient dans les bois environnants.


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