[NOSO]la santé d'un séparatiste préoccupe les avocats

La défense de Sisiku Ayuk Tabe interpelle le ministre de la Justice, garde des Sceaux sur la situation d’Alfred Ngyah Dasi. Un communiqué de presse publié le 6 mai 2022 par la défense de Sisiku Ayuk Tabe interpelle Laurent Esso, le ministre de la Justice garde des Sceaux sur les conditions de détention d’Alfred Ngay Dasi : « Nous interpellons le ministre de la Justice et garde des Sceaux d’instruire le régisseur de la prison principale de Kondengui et ses collaborateurs d’arrêter de brutaliser notre client et de respecter ses droits reconnus par les textes nationaux et internationaux qui régissent les droits des détenus », relève Me Nicodemus Tanyi Amungwa, avocat au barreau du Cameroun. Dans ce communiqué de presse publié le 6 mai dernier, la défense de Sisiku Ayuk Tabe précise qu’elle se réserve le droit de poursuivre devant les tribunaux les autorités judiciaires auteurs des actes de tortures à l’encontre d’un présumé séparatiste écroué depuis quelques années à la prison principale de Yaoundé pour soupçons de complicité d’actes de terrorisme. Interpellé depuis août 2017 à Mbengwi dans le département de la Momo, Alfred Ngyah Dasi n’a jamais été jugé jusqu’à ce jour. Après son interpellation, il avait été inculpé devant le tribunal militaire de Yaoundé, puis transféré à la prison principale où il est toujours en détention provisoire. Dans ledit communiqué de presse, les avocats affirment que le détenu se trouve dans un état inquiétant dans sa cellule en prison suite aux actes de torture dont il a été victime. Selon Me Nicodemus Amungwa, l’un des avocats de la défense d’Ayuk Tabe et de nombreux autres présumés séparatistes, Alfred Ngyah Dasi est un Camerounais qui a acquis depuis quelques années la nationalité belge. L’avocat dit avoir interpellé l’Union européenne concernant la situation de son client.« Je suis allé rendre visite le 5 mai dernier à mon client à la prison principale de Yaoundé, j’ai pu constater qu’il était mal en point. Il n’arrivait pas à parler. Il n’arrêtait pas de faire les signes pour montrer qu’il avait mal à la poitrine. En plus, son dossier médical est bien connu par les responsables de la prison qui savent que ce détenu souffre d’un mal cardiaque », explique l’avocat. Selon un communiqué de presse du ministre de la Communication publié en 2017, Alfred Ngyah Dasi avait été interpellé avec cinq autres présumés séparatistes. Le gouvernement avait précisé que ces présumés séparatistes avaient été interpellés en possession d’un grand arsenal de guerre constitué notamment des armes automatiques, des appareils de vision nocturne etc. Face à ces accusations jugées graves, les avocats disent être surpris de constater que plus de quatre années après les déclarations du ministre de la Communication, aucune preuve matérielle n’a toujours pas été apportée devant la barre. Les avocats estiment que le défaut des preuves de l’accusation dans ce dossier justifie le maintien de leur client en prison. Une attitude qui viole les textes nationaux et internationaux sur les délais de jugement d’une personne mise en cause dans une affaire.


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