Reprise des atrocités en "ambazonie"après le grand dialogue

Au Cameroun, les lendemains du “Grand Dialogue National” n’auront finalement pas porté conseil, au regard de la multiplication en “Ambazonie” des enlèvements de personnes suivis de demandes de rançons, qui ont été enregistrés depuis vendredi. Le kidnapping le plus frais dans les mémoires est celui de la jeune Shey Leonarda Muring, 17 ans, enlevés avec le conducteur d’une moto effectuant le transport interurbain, qui a été libéré quant à lui, afin de transmettre le message de la demande de rançon formulé par les ravisseurs. Après avoir été sommés dans un premier temps de payer la somme abordable –et encore- de 35.000 francs en échange de la libération de leur progéniture, les parents de la jeune Leonarda ont été surpris, dans l’après-midi de samedi, par l’augmentation des enchères qui a fait passer la rançon de 35.000 à 500.000 francs CFA. Selon des sources proches de la famille, les preneurs d’otages qui seraient des combattants armés sécessionnistes ne se sont pas arrêtés à l’augmentation du montant de la rançon, mais exigent d’être rapidement désintéressés, faute de quoi ils transfèreront leur otage dans un camp où le traitement est beaucoup plus difficile. Une menace qui fait craindre à ses parents démunis la séquestration définitive et le viol en groupe de la fille. La guerre continue Outre les enlèvements des personnes décriés ces derniers jours, ce qui suppose que la plupart aurait été perpétrée pendant le “Grand Dialogue National“, des affrontements armés ont été signalés, dont un autre qui aurait eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, à Ako, une localité du département du Ndonga-Mantung (région du Nord-ouest). En novembre de l’année dernière cette même localité avait été le théâtre de sanglants affrontements ayant coûté la vie à une dizaine de personnes : cinq militaires deux policiers, trois autres civils dont le fils du président de la sous-section RDPC du coin. A titre de rappel il y a environ trois ans qu’une crise sociopolitique a éclaté dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Après que des revendications corporatistes portées par des avocats et des enseignants d’expression anglaise eurent été violemment réprimées par les forces de défense et de sécurité. Ces revendications se muèrent alors en menées séparatistes, puis sécessionnistes d’abord pacifiques elles aussi, qui après une autre violente répression le 1er octobre 2017, suivie de la capture au Nigeria et de leur extradition au Cameroun, des leaders de l’“Ambazonia Government Council”, en janvier 2018, devinrent très violentes, avec l’entrée en scène de groupes armés, agissant prétendument comme des mouvements d’auto-défense. Gare à l’accroissement des statistiques macabres Si l’ONG International Crisis Group a estimé il y a temps que la crise du NOSO avait fait au moins 1850 morts après 20 mois de combats. D’autres sources qui qualifient ces chiffres de « statistiques volontiers au rabais » affirment que les offensives menées par les deux camps auraient fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de refugiés et déplacés internes. C’est donc pour mettre fin à cette situation que le président Biya a convoqué les assises de dénommées “Grand Dialogue National” qui se sont tenues à Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre. Des assises dont les résultats n’auraient visiblement pas convaincu les groupes armés anglophones. De quoi faire craindre une montée en flèche des « chiffres de la mort ».


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