Le vaccin contre le paludisme introduit dans le programme de vaccination de routine à l'Est

Un premier vaccin contre le paludisme testé en conditions réelles

Dans l’optique de booster l’immunité des enfants de moins de 05 ans, le gouverneur de la région de l’Est a tenu une réunion de plaidoyer le 17 janvier 2023 dans ses services.

Prévenir le paludisme chez les enfants de moins de 05 ans. Tel est le but visé par l’introduction du vaccin antipaludéen dans le programme élargi de vaccination le 22 janvier 2023. En prélude à cet évènement, le gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo a  présidé la réunion de plaidoyer dans la salle de conférences de ses services, à Bertoua, le 17 janvier courant, en présence des autorités administratives, du président du conseil régional de l’Est, du maire de ville de Bertoua, des délégués régionaux, des élus locaux et des responsables sanitaires. Pour le gouverneur « le gouvernement vise la protection de cette couche vulnérable à travers cet acte. En effet, le nombre de cas enregistrés dans les formations sanitaires du pays, quasiment en stagnation depuis 2011, présente une tendance à la hausse depuis 2017. Le nombre de décès, après une phase décroissante étalée sur plusieurs années, évolue en dents de scie depuis 2017, nonobstant la mise en œuvre des différentes stratégies de lutte contre la maladie ». En 2021, plus de  3 000 000 de cas rapportés représentent 29,6% des motifs de consultation et une incidence hospitalière de 113 cas pour 1000 habitants, comparés à 29% et 101 cas pour 1000 habitants en 2020. Par ailleurs, 3782 décès ont été rapportés, représentant 14.3% des décès survenus dans les formations Sanitaires du pays, comparé à 17,2% en 2020. Entre 2015 et 2022, l’incidence du paludisme est passée de 80,9 à 120,2 pour 1000 habitants dans la population générale. La morbidité est passée de 25,7% à 29,6% et la mortalité de 15,5% à 9,0%, soit une réduction de près de 60%.  Dans la région de l’Est, le paludisme constitue la première cause de consultation et 12 % de cas de décès dans les hôpitaux dont 77,1 % se dénombrent dans la tranche cible de la vaccination.   Ainsi « j’engage les sectoriels, à œuvrer pour l’adhésion de la population. Il est question de rassurer les parents, à travers une communication bien élaborée, sur le bien-fondé du vaccin, en dépit de la désinformation dans les réseaux sociaux, de visiter les ménages et de réserver un accueil chaleureux aux mobilisateurs sociaux », a indiqué Grégoire Mvongo.

De manière concrète, l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de vaccination (PEV) de routine donne des chances égales aux enfants vivant au Cameroun d’être protégés contre la maladie. C’est sur cette base, que pour la première phase du mécanisme d’introduction du vaccin antipaludique au Cameroun, 42 districts de santé ont été identifiés comme prioritaires pour bénéficier de cette solution additionnelle de prévention contre le paludisme sur l’ensemble du territoire. Dans la perspective de sa mise en œuvre, le ministre de la Santé publique a réceptionné le 21 novembre 2023, un stock de 331 200 doses du vaccin RTS,S destinées aux nourrissons âgés de 06 à 24 mois pour la première phase dans 42 Districts de Santé, soit quatre cent onze 411 aires de Santé. « L’objectif recherché par l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S au Cameroun est de réduire la morbidité et la mortalité du paludisme dues  au Plasmodium falciparum. En outre, lorsque quatre doses de RTS,S ont été administrées aux enfants âgés de 5 à 17 mois lors de la première vaccination, l’efficacité du vaccin était de 39 % pour le paludisme simple et de 29 % pour le paludisme grave. Le vaccin a réduit l’anémie palustre sévère de 61% et le besoin de transfusions sanguines de 29%. L’efficacité du vaccin contre les hospitalisations liées au paludisme était de 37% pendant toute la période d’observation », a indiqué le Dr Puth, coordonnateur du groupe technique régional du Programme élargi de vaccination à l’Est. Afin de déterminer les zones à inclure dans la première phase, les responsables sanitaires ont identifié des  régions pouvant obtenir de meilleurs impacts en utilisant le taux d’abandon entre le vaccin Pentavalent (DTC-HepB-Hib) 3eme dose administré à la 14ème  semaine de vie et le vaccin anti rougeoleux administré à neuf mois. A l’Est, les localités d’Abong Mbang, de Batouri, de Betare-Oya, de Kette, de Messamena, de Mouloundou, de Ndelele et de Yokadouma sont concernées par cette introduction.

Source : Matin libre


ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT

Ajouter un commentaire

Vous devez vous connecter pour ajouter un commentaire.

Commentaires