Le siège du 11e roi Bamoun arraché par des militaires Français en 1925 sera restitué au Cameroun
Le Mfon (titre de noblesse qui signifie littéralement roi) Mbouombouo règne au 18e siècle (1757 – 1814) après qu’il a succédé au roi Kouotou. Il rentre dans les légendes de guerre Bamoun après avoir combattu et vaincu trois peuples (Mapou, Mgbetnka et Mère) qui tentaient de faire tomber le territoire couvrant l’actuelle ville de Foumban. De cette guerre est née l’un des symboles royaux du peuple Bamoun, le serpent à double tête, qui est gravé sur les meubles du palais. L’un de ces trônes, celui sur lequel siégeait le roi Mbouombouo, a été emporté par des militaires français après 1925. Il sera restitué au Cameroun au courant de l’année 2019. Une délégation de Camerounais conduite par l’actuel Mfon Mbombo Njoya s’est, à cet effet, rendue au Chateau de Versailles cette semaine. Les artistes Manu Dibango, Charles Lembe, Alexandre Douleur Douala, Yannick Noah… ont soutenu cette initiative. Ce trône sera restitué dans le cadre des actions d’envergure similaire dans d’autres pays africains tels que le Tchad, le Benin. Elles ont été instruites par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, lequel a commandé le rapport Savoy-Saar.m, du nom d’un universitaire sénégalais, Felwine Saar, et d’une intellectuelle française. Ledit rapport présente une méthodologie, un calendrier, des propositions précises facilitant le retour des œuvres originaires des ex-colonies. Il est né d’une demande de restitution d’objets soumis à la France par le Benin, il y a deux ans. Celle-ci a relancé les débats sur la question de la restitution du patrimoine culturel africain. Plusieurs autres peuples camerounais avaient engagé des procédures similaires auprès de la France et d’autres pays d’Europe. C’est le cas, à titre illustratif, des peuples Sawa qui demandent le rapatriement du « Tangue de Kum’a Mbape Bell (la pirogue de Lock Priso, un patriarche Douala) arraché à Bonaberi le 22 décembre 1884.