RDC: le gouvernement fait pression pour limiter les apparitions de Kabila à la TV
En république Démocratique du Congo, l’Agence nationale de renseignement (ANR) n'est pas contente face à ce qu'elle voit comme excès de publicité que fait à Jospeh Kabila, la RTNC, la chaîne publique congolaire, et Télé 50, une chaîne privée proche du camp de Joseph Kabila. Une guerre des images qui raconte, en creux, la récurrence du débat sur le « vrai président » du Congo. C’est un rappel à l’ordre qui a fait beaucoup réagir. Samedi 30 mars, Ernest Kabila, directeur général de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC), et Jean-Marie Kassamba, directeur général de Télé 50, une chaîne de télévision privée proche du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, ont été convoqués par Jean-Pierre Mbombo Tshibi, directeur du Département de la sécurité intérieure de l’Agence nationale de renseignement (ANR/DSI). Au même moment, le signal de Télé 50 a été coupé, avant d’être rétabli quelques heures plus tard sans plus d’explication. Ce dernier leur a enjoint de réduire le nombre de passages à l’écran de l’ancien chef de l’État, jugeant « exagérée » l’ampleur de la diffusion d’images de Joseph Kabila. « Le directeur Mbombo m’a demandé pourquoi je continuais à diffuser les images de Joseph Kabila. Il m’a dit : “Il faut que ces images soient extirpées de l’antenne” », rapporte Jean-Marie Kassamba. Interrogé par l’AFP, un responsable du ministère congolais des Médias avait écarté toute idée de règlement de comptes « politiques » dans cette coupure du signal. « Il y a une décision de l’Organisation internationale de la télécommunication qui oblige tous les États à basculer sur la TNT (télévision numérique terrestre). Nous appliquons graduellement cette décision. Donc, il n’y a rien de politique dans la décision de couper le signal de Télé 50. On applique la loi, c’est tout! « , avait-il expliqué sous couvert d’anonymat. De son coté, L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice s’est déclarée lundi 1er avril « profondément préoccupée » par l’injonction. Jeune Afrique