[Faits divers ]un prêtre suspendu à Bafoussam pour ses croyances Bamileke
L’évêque de céans, Mgr Dieudonné Watio, reproche à l’abbé André Marie Nkengne, vicaire de la paroisse Sainte Anne de Mbouda et administrateur du secteur paroissial spécial de Bamesso dans le département des Bamboutos, l’apologie du syncrétisme et le glissement hérétique. Le serviteur du Dieu vivant, le père André Marie Nkengne est jeté en pâture sur les réseaux sociaux. Le site d’une organisation de la société civile panafricaine a publié un texte qui fait état de ce que l’évêque diocèse de Bafoussam, Mgr Dieudonné Watio, dans la région de l’Ouest du Cameroun, a suspendu « a divini » le père André Marie Nkengne, curé de la paroisse Sainte Anne de Mbouda. « Pour apologie du syncrétisme religieux, et glissements hérétiques. Il est reproché à ce prêtre d’avoir mis en ligne une vidéo dans laquelle il fait la promotion de la culture traditionnelle et ancestrale Bamiléké qui, selon l’évêque n’est pas conforme à la doctrine chrétienne. L’affaire a, donc, vite fait de diviser au sein du collège presbytéral du diocèse de Bafoussam. » Dans son développement emphatique, l’écrit informe que dans une décision rendue publique le 15 juin 2020 et fortement médiatisée, le prélat a suspendu « a divini » le père André Marie Nkengne. « Autrement dit, ce prêtre est désormais interdit d’exercer son pouvoir d’ordre, c’est-à-dire l’administration des sacrements. Il lui est reproché, l’apologie du syncrétisme dans une vidéo mise en ligne dans laquelle, il explique sa participation. A une danse cultuelle d’une société secrète du peuple bamiléké de Bandjoun dans la région de l’Ouest Cameroun. » Dans cette vidéo, révèle ce texte, « l’on voit le prêtre, exécuter, en tenue traditionnelle, une danse cultuelle bamiléké lors d’une fête traditionnelle. Par la suite, ce docteur en morale et chercheur en anthropologie culturelle explique en français et en langue Bandjoun, cette danse cultuelle et la signification de coutumes traditionnelles du peuple bamiléké. Il indique également que rien dans la Bible, dans la foi chrétienne et dans sa position de prêtre catholique ne lui interdisait de participer à cette cérémonie traditionnelle qui fait partie de ses racines. Dans la même vidéo, le père André Marie Nkengne vante la culture traditionnelle de son peuple d’origine, en lui trouvant des valeurs qui, de son point de vue, sont chrétiennes et conformes à la doctrine catholique. Ce point de vue n’est pas partagé par son évêque qui, après avoir pris connaissance de la vidéo devenue virale au Cameroun a décidé de le sanctionner. »Pêcheurs en eau trouble Tout compte fait et de sources bien informées, il est constant que la sortie médiatique du vicaire dans la vidéo querellée n’a pas été du goût du prélat méticuleux. Qui, dans la foulée, a retenu à son encontre les reproches « d’apologie du syncrétisme et le glissement hérétique, » qui, somme toute, ont abouti à son « munusdocendi ». Contacté en date du 26 juin 2020 par le reporter du journal Le Messager, le père André Marie Nkengne est resté avare de déclarations par rapport à la sanction prononcée à son encontre par son évêque. A l’occasion, le curé doyenné de Mbouda et curé de la paroisse Sainte Anne de Mbouda, l’abbé André Marie Yamenji, présent et fort indigné par la dénaturation de la sanction du prélat par « des pêcheurs en eau trouble à des fins inavouées, » dit-il, a laissé entendre : « Contrairement à ce qui est publié sur la toile, l’abbé André Marie Nkengne, pour les faits qui l’accablent, n’a pas été suspendu à divini. L’évêque a suspendu son Munusdocendi, c’està-dire sa mission d’enseignement dans le cadre profane (médias, réseaux sociaux.) Il ne peut ni donner des conférences comme prêtre hors de l’espace de l’Eglise. Pour l’heure, Il continue d’exercer, sans problèmes, comme prêtre et peut dire la messe, célébrer les sacrements, enseigner la doctrine chrétienne dans sa paroisse. Il enseigne à l’école cathédrale de théologie (Ecatheba), antenne de Mbouda. » Et d’expliquer : « La suspense a divini est l’interdiction à un prêtre d’exercer comme tel. Il ne peut plus dire la messe, ni célébrer les sacrements, ni non plus les sacramentaux (bénédictions, enterrements…). »