Témoignage : un ‹‹ faux agent ›› des finances qui arnaquait ses copines

Il passait pour un informaticien en service au secrétariat du ministre des Finances pour séduire ses victimes qui devenaient par la suite ses copines. Il en profitait pour leur soutenir d’importants fonds contre de fausses promesses d’emploi. Il a nié en bloc les faits d’escroquerie et de tentative d’assassinat qui pèsent sur sa personne. Le séjour à la prison centrale de Yaoundé depuis près de deux ans n’a en rien altéré l’élégance de Benoit Thierry Ayissi, «le prince charmant». 11 a été renvoyé devant Je Tribunal .de grande instance (TGI) du Mfoundi pour répondre des faits d’escroquerie et de tentative d’assassinat. Le 3 mars 2020, pendant son témoignage devant la barre, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés mais semblait les reconnaître dans son récit. Il s’est présenté comme un ancien collaborateur du cabinet «Jama Conseil» a raconté l’histoire qui les liait à ses supposées victimes Mme Ndongo Motaze et Sonia Akamze qu’il présentait comme unç étudiante à l’époque des faits. Il dit avoir fait la connaissance de la première avec qui il a convenu de partager le même toit après avoir menti à cette dernière qu’il travaillait comme informaticien au secrétariat du ministre des Finances. «Ce qui l’a poussé à s’attacher à moi et nous sommes restés ensemble pendant huit mois», a-t-il déclaré. Pour lui, l’argent qu’il recevait de sa copine n’était pas des prêts. Bendit Thierry Ayissi a ajouté que pendant qu’il vivait déjà avec Mme Ndongo Motaze, il avait noué une autre relation amoureuse avec Sonia Akamze à qui il s’était également présenté comme un agent des finances. II a relevé avoir menti à l’étudiante qu’il habitait seul au point où celle-ci, «le persécutait avec les appels téléphoniques intempestifs». Le pot-aux-rotes 11 dit avoir demandé la somtne de 300 mille francs à cette dernière en vue de débloquer son compte bancaire qui avait des soucis. Une semaine plus tare! il explique avoir encore obtenu de Sonia Akamze un autre pactole de 150 mille francs en Jui faisant croire c’était pour boucler son opération. «Elle m’avait averti que l’argent qu’elle me, remettait appartenait à sa cousine », a-t-il confié. L’accusé a indiqué avoir utilisé ces fonds pour la location d’une chambre personnelle où il s’est installé. Sa longue absence au domicile de sa dulcinée Ndongo Motaze, précise-t-il a créé une brouille entre celle-ci et lui. Finalement, les deux femmes qui ont fini par découvrir le pot-aux- roses, se sont mises ensemble pour lui faire des pressions, a-t-il ajouté. L’accusé a dit que l’étudiante a cessé de lui revendiquer l’argent qu’elle lui avait donné. Et que c’est seule Ndongo qui lui adressait des menaces de «tuer son sexe». Face à cette attitude de sa compagne, il a décidé de lui faire peur en allant verser de l’essence devant sa porte en promettant d’y mettre le feu. 11 dit n’avoir pas totalement mis sa menace en exécution parce qu’il avait encore de l’estime pour elle. Pour sa part, le ministère public est revenu sur les faits en expliquant que de décembre 2016 à mars 2017, Benoit Thierry Ayissi a fait la connaissance des deux femmes en se présentant comme un fonctionnaire des Finances dont le compte était bloqué et qui avait des difficultés financières. Le magistrat a ajouté que quand Mme Ndongo a découvert la vérité, elle a chassé l’accusé de chez elle. C’est alors que ce dernier s’est retourné vers Sonia Akamze à qui il a pris près de 400 mille francs en lui promettant un recrutement dans une entreprise parapublique. Celle-ci va finir aussi par le chasser. Mais étant attaché à Mme Ndongo, il est reparti dans le domicile de cette dernière et a tenté d’y mettre le feu .qui a été maîtrisé par les voisins. Pour le représentant du parquet, l’accusé a reconnu les charges retenues à son encontre même si une partie d’entre elles, peut faire l’objet d’une requalification. Il a demandé au tribunal de le déclarer coupable des faits qui lui sont reprochés. L’avocat de la défense a, quant à lui, soutenu que cette affaire est h conséquence d’une relation amoureuse. Pour lui, ni les faits d’escroquerie, ni ceux de tentative d’assassinat ne sont constitués. De plus, l’intention criminelle n’existe pas. Il a poursuivi en relevant que l’absence de Sonia Akamze à l’audience prouve que l’argent qu’elle remettait à son client n’était pas des prêts. Il a demandé la relaxe de l’accusé. La décision du tribunal est attendue le 7 avril 2020


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