Prison principal de sa'a : les détenus révoltés écrivent au premier ministre
Dans une lettre ouverte, ils interpellent le Premier ministre contre le régisseur, Madame Elobo Chantal. Lisez plutôt ! Excellence Monsieur le Premier ministre, J’ai l’honneur au nom de mes codétenus et moi-même, de venir auprès de vous solliciter votre intervention sur les abus, exactions, violation des droits de l’homme, tortures, extorsions et autres que nous détenus de la prison de Sa’a, subissons de la part de l’administration de ladite prison. En effet, je suis le pasteur Jonathan Nti, condamné à 18 mois de prison pour atteinte à la propriété foncière et écroué depuis le 30 avril 2019 à la prison centrale de Yaoundé, dans une affaire dont je vous avais déjà saisi et où vous m’avez fait l’honneur de me répondre le 19 novembre 2019, voir votre réponse à moi adressé ci-jointes. C’est ainsi que, puisque je suis très malade comme je vous l’avais indiqué dans ma correspondance, j’ai demandé et obtenu un transfèrement de la prison de Yaoundé à la prison de Sa’a où j’ai de la famille pour raison de santé. C’est ainsi que j’arrive à la prison de Sa’a le 03 février 2020. Curieusement le régisseur dame Elobo Chantal va confisquer mon argent soit cent cinquante mille francs sans me délivrer le moindre reçu. Pire encore, toutes mes demandes pour avoir mon argent et être conduit à l’hôpital à mes frais resteront vaines. Il aura fallu que mon état s’aggrave 04 jours après mon arrivée pour que je sois conduit à l’hôpital. Pourtant, j’ai été transféré pour raison de santé à Sa’a où j’ai ma famille. Il se trouve, excellence que plus de trois semaines après que le régisseur ait confisqué mon argent et après plusieurs demandes de rentrer en possession de mon dû sans succès, je serais tenu de faire intervenir un huissier de justice qui va la sommer de le faire et ce n’est que devant celui-ci qu’elle me rendra mon argent, voir ladite sommation ci-jointes. Et depuis lors, comme les jours précédents dame Elobo Chantal régisseur s’entête à me maltraiter tout comme le reste des prisonniers. Je rappelle que l’eau potable qui est le fruit d’un forage de l’Etat du Cameroun est vendue aux prisonniers. Pour avoir une corvée c’est-à-dire avoir la possibilité de sortir de la prison le matin et revenir dormir le soir l’on doit payer quinze mille francs par mois soit cinq cent francs par jour, les prisonniers sont battus avec des chaines avec une violence digne d’un film d’horreur, et pour le pasteur que je suis c’est insupportable, je vous cite un exemple flagrant, il se trouve que l’évêque d’Obaia a effectué une visite s ta prison avec des dons et une somme de cinquante mille francs remise aux prisonniers mais dès le départ de l’évêque suscité, le régisseur Elobo Chantal a confisqué non seulement tous les dons qu’il a apporté mais a récupéré l’argent que ce dernier a offert aux prisonniers. Face à cette situation nous venons solliciter Votre intervention qu’il vous plaise de bien vouloir envoyer une commission à la prison de Sa’a. Salutations distinguées