Babadjou : une partie de la chefferie supérieure léchée par les flammes
Les circonstances de l’incendie survenu dans l’enceinte de la chefferie supérieure du groupement Babadjou dans le département des Bamboutos, région de l’Ouest, inquiètent encore les populations de cette contrée. Ces dernières sont restées dans l’émoi et la consternation dans l’après-midi du 10 mars dernier, impuissantes face à la furie des flammes d’une certaine ampleur et d’origine douteuse qui ont léché une partie de la forêt sacrée et de la case communautaire et traditionnelle destinée aux notables de la cour royale. C’est en l’absence du chef supérieur, maître des lieux, que les éléments de la brigade des sapeurs-pompiers ont pu maîtriser le feu ardent qui aurait pu s’attaquer également aux autres compartiments de ladite chefferie. Sur place, pendant que des témoignages indexent une main criminelle, des experts estiment qu’il s’agirait d’une absence ou d’un ralentissement des rituels pratiqués en direction des ancêtres, dans l’optique de respecter le «culte des crânes». Toute allégation que réfutent formellement certains hauts dignitaires et gardiens de la tradition. Lesquels dénoncent d’ailleurs le phénomène de coupe de bois et de feu de brousse en cette fin de saison sèche. C’est le 2e incendie du genre qui survient dans cette même institution en l’espace de quelques mois, sans que personne n’ose dire un seul mot là-dessus, de peur d’être frappé par la «tradition».