Le groupe français a écrit au président de la République le 12 septembre 2019 pour contester son éviction de la gestion du terminal à conteneurs qu’il gérait via la concession de DIT (Bolloré) qui remonte à 2005. Le processus d’attribution a par la suite été annulé par la justice camerounaise. C’est Cyrille Bolloré en personne qui s’y est collé. Dans sa correspondance, le président du groupe éponyme, souhaitait que soit mis en œuvre l’accord signé en début octobre 2017, lui accordant une prorogation d’exercice jusqu’en 2023. À en croire ce responsable du groupe français de logistique, la convention a été signée à la fin de l’année 2017, au terme de six mois d’âpres négociations au sein d’un comité ad hoc présidé par l’actuel directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o. Ce protocole d’accord serait articulé autour de cinq points. Il prévoit, révèle le groupe Bolloré, le versement à la partie camerounaise d’une «?contribution exceptionnelle?» d’un montant de 24 milliards de FCFA?; l’augmentation des actifs des nationaux dans le capital de DIT, pour les faire passer de 10 à 30 %?; le doublement par DIT de la redevance à verser au Cameroun pour la concession du terminal à conteneurs du port de Douala?; puis la réalisation des investissements supplémentaires à hauteur de 20 milliards de FCFA. De la pure fiction avait-on rétorqué au sein du Port Autonome de Douala. Joint le 05 septembre 2019 par le Jour, Raoul Simplice Minlo’o, le responsable de la communication de l’entité portuaire s’était voulu formel : « Il n y a jamais eu le moindre protocole d’accord de prorogation. Que Bolloré vous le montre s’il existe. Un tel protocole ne peut être signé par le Pad mais par son actionnaire majoritaire qu’est l’Etat du Cameroun et ce protocole n’a jamais été signé », avait-t-il indiqué. Mais à la vérité, il est difficile de croire qu’un deal n’ait jamais existé entre l’Etat et son partenaire Bolloré. « On est en plein dans la mafia camerounaise où règne le trafic d’influence et les passe-droits, explique un fonctionnaire du ministère des Finance. Quelqu’un a dû passer cet accord informel avant d’être dégommé et ça l’Etat ne saurait l’assumer ». Annulé ! Presque dans la foulée de cette correspondance qui a largement fuité dans la presse, le tribunal administratif du Littoral a, début décembre 2020, annulé la procédure d’attribution du terminal à conteneurs du port de Douala Bonabéri et par conséquent l’adjudication du Suisse Terminal Investment Limited (TIL). «?Cette décision, qui n’attribue pas un nouveau concessionnaire, conforte le Port autonome de Douala dans la reprise des activités de son terminal à travers la régie déléguée, créée le 6 décembre 2019, par une résolution du Conseil d’administration du PAD, pour la continuité du service public?», commentait le Pad. Depuis, l’entité portuaire a déclaré en janvier des recettes de 4 060 000 000 de FCFA pour le compte de la Régie du Terminal à Conteneurs dont elle assure l’entière gestion pour un an. « Contrairement à ce qui s’est fait pendant 15 ans, les gains engrangés par le Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonaberi vont, hormis quelques taxes, rester dans le circuit économique national », se félicite déjà Minlo. Ce n’est pourtant pas fini. Cette gestion en interne n’est que transitoire avant un nouvel appel d’offres qui devrait intervenir dès le milieu de cette année avec un retour plus que probable de Bolloré
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