Très répandue dans le septentrion, cette maladie préoccupe les experts qui s’inquiètent d’une relâche dans la prise en charge des patients.
La file active affiche 33 patients avec 8 nouveaux cas enregistrés en 2022. D’après Djorandi, point focal régional lèpre de l’Extrême-Nord, de 2018 à 2023, 58 cas ont été enrôlés dans les 33 districts de santé de cette région, parmi lesquels 22 guérisons. « Les médicaments sont gratuitement mis à notre disposition par le programme de lutte contre la lèpre : la leishmaniose, le pian et l’ulcère de buruli », ajoute-t-il.
Il indique que son rôle est de coordonner le suivi (prise en charge des cas) et mettre à disposition des médicaments aux districts de santé ayant enregistré des nouveaux cas et faire des rapports des activités de lutte contre la lèpre. Même si le traitement est pris en charge par l’État à travers le programme de lutte contre la lèpre, cette maladie contagieuse est bien présente au sein de la population du Grand-Nord d’après Pascal Noumbo, spécialiste des maladies de la peau.
Ce dernier relève aussi la bourbouille qui crible la peau à cause de la forte chaleur dans la partie septentrionale, les exémas, les vitiligos, les dichromies. « Les gens qui ont ces problèmes viennent de partout, Extrême-Nord, Nord, Adamaoua, Est et même du Tchad », précise le spécialiste, non sans remarquer qu’aujourd’hui, le travail autour de la lutte contre la lèpre n’est plus organisé comme par le passé.
D’après le Comité national de lutte contre le pian, la leishmaniose, la lèpre et l’ulcère de Buruli, le Cameroun est passé d’un peu plus de 25?000 nouveaux cas par an en 1985 pour atteindre moins de 200 cas aujourd’hui. En 2021, 178 cas ont été recensés dans le pays.