Transport routier : la grève comme arme de chantage pour certains syndicalistes
Faute d’autonomie financière pour leur fonctionnement, certains syndicalistes font des préavis et mots d’ordre un filon. Le récent préavis de grève, désamorcé par Massena Ngalle Bibehe, ministre des Transports, est celui lancé début octobre par les syndicats de transport routier exerçant sur le corridor Douala-Ndjamena. Ayant pour toile de fond la corruption dont les transporteurs sont victimes. Etant contraints de débourser des sommes pour corrompre entre autres, les policiers, gendarmes, douaniers. Ainsi, tous les transporteurs levaient le mot d’ordre de grève des 10 et 13 octobre dernier sur toute l’étendue du territoire. A l’issue des concertations ministérielles relatives au climat social dans ce secteur de transport, tenue le 15 octobre à Yaoundé entre toutes les parties prenantes. De l’administration en charge du travail et de la sécurité sociale à celle des transports en passant par les organes en charge de la défense et de la sécurité des biens et personnes, les responsables des professionnels du secteur. «Le gouvernement s’engage à trouver des solutions aux différentes préoccupations et invite tous les acteurs du secteur des transports à vaquer normalement à leur activités en attendant les conclusions du groupe de travail», concluait le communiqué final des assises. Face à ces multiples préavis de grève qui agitent ce domaine d’activité, le regard avisé décrie les mouvements de chantage qui y sont nés au regard de la pléthore des syndicats qu’on retrouve dans cet environnement. Les acteurs du transport rencontrés dans la capitale politique parlent, à cet effet, d’une «cinquantaine» de syndicats ayant pour enjeu majeur, la défense des intérêts de leurs adhérents qui sont les transporteurs. «Il existe certains syndicats qui sont bien assis, et représentés et représentatifs. Il y a d’autres qui ont leurs syndicats dans les mallettes», précise Prosper Essomba, président du syndicat national des transporteurs péri urbain et rural du Cameroun (Syntapurcam). Au rang des revendications qui reviennent constamment, l’on note des tracasseries financières. En ce moment où plusieurs professionnels du secteur applaudissent les efforts fournis par le gouvernement afin que les barrières douanières tombent. «Pour ceux-là qui sont représentatifs, ils ont raison de réclamer quand la base est dans des difficultés durant leur exercice. Mais de l’autre côté, il y en a qui vivent de ces préavis de grève qui ont un fond de chantage », mentionne notre source. Un chantage qui naît du manque d’autonomie financière pour le fonctionnement normal des situation, certains syndicalistes sont accusés de faire des préavis de grève constamment lancés, comme des sources de revenus.