Partenariat économique : la stratégie du cameroun face aux ape

Adoptée le 28 novembre dernier à Yaoundé, elle a pour objectif d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale, favoriser l’intégration régionale et accroître la participation du pays au commerce mondial. Le Cameroun a signé un accord bilatéral de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne, qui est mis en œuvre depuis 2016. Ledit accord comportait deux volets, notamment un volet commercial et un volet développement. Pour ce dernier volet, le Cameroun se devait de développer une stratégie nationale de mise en œuvre de cet APE, assorti d’un plan d’actions chiffré. C’est l’examen de ce plan d’actions qui a fait l’objet des travaux du 28 novembre dernier entre le ministre de l’Economie, représenté par le secrétaire général Jean Tchoffo et une délégation de l’Union Européenne. La stratégie adoptée par le Cameroun recommande ainsi « d’améliorer la compétitivité des entreprises, par la réduction des coûts de facteurs, l’amélioration de l’environnement des affaires et le renforcement des capacités des opérateurs économiques ». Il est également question pour le Cameroun « d’accroître et de diversifier ses exportations vers l’Union Européenne, tout en veillant sur la qualité et la quantité des produits locaux ». Bien plus, le Cameroun a opté de faire le choix de quatre à cinq produits dans les filières porteuses à insérer dans les chaînes de valeurs mondiales. En clair, selon le chef de la section commerce de l’UE au Cameroun Filippo Amato, cette stratégie va permettre au Cameroun « de tirer le plus de bénéfices des accords de partenariat, en diversifiant son économie, en augmentant les exportations, mais aussi faire en sorte que le Cameroun fasse partir des chaînes de valeurs internationales ». Pour mettre en œuvre cette stratégie, le Cameroun aura besoin de 566,5 milliards de francs CFA pour la période 2020-2029, selon le cabinet Aesa qui a mené l’étude. Insuffisances Avant l’adoption de cette stratégie nationale, les acteurs du secteur privé relevaient déjà des faiblesses liées à la mise en œuvre de l’APE avec l’Union Européenne. Ce faisant la voix de ses pairs, Vincent Kouete, Secrétaire exécutif adjoint du Groupement Inter Patronal du Cameroun faisait savoir que de nombreuses difficultés subsistent dans l’implémentation de l’accord avec l’UE : « Nous attendons des actions concrètes, aussi bien des engagements de la part de l’Union Européenne que du gouvernement, pour accompagner la mise en œuvre de cet Accord de Partenariat Economique, notamment sur le volet développement, les aspects liés à l’amélioration du climat des affaires, à la mise à niveau des entreprises et au problème de développement sectoriel en général. Les entreprises attendent des engagements de la part des deux parties pour pousser tout le potentiel de ces APE ». Ce qui se fait aujourd’hui en terme de mise à niveau des entreprises, ajoutait-il, « est insuffisant. Nous estimons qu’il faut aller au-delà de la mise à niveau, nous avons une grosse problématique sur le climat des affaires, tout comme le dialogue public-privé qui jusqu’ici ne produit pas les résultats escomptés, sans oublier le volet conquête du marché européen que sur le renforcement des capacités productifs nationales qui restent quand même mitigés en termes de résultats. Il faudrait donc que cette stratégie débouche sur des engagements prêts de la part des deux parties. »


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