[Économie]fuite massive des capitaux au Cameroun à cause des sécessionnistes
C’est bien connu, l’argent n’aime pas le bruit. Cet adage, au demeurant éprouvé et prouvé, s’est imposé au fil des ans et des époques comme une vérité universelle, que l’on soit africain, européen ou asiatique ; que l’on soit Blanc ou Noir, homme ou femme, jeune ou vieux. L’argent, le vrai surtout, a horreur du bruit, qu’il s’agisse du bruit qu’il émet lui-même, c’est-à-dire qu’il produit (LE SON), ou du bruit qu’on émet autour de lui, le bruit qu’il subit en d’autres termes (LE RISQUE).S’agissant premièrement du bruit qu’il produit par lui-même, l’argent n’émet en effet de son que lorsque sa valeur est relativement faible, plus ou moins dérisoire. C’est d’ailleurs parce que les gouvernants l’ont compris que la valeur qui est attachée à l’argent est fonction de la matière utilisée pour le fabriquer. L’argent de moindre importance est fabriqué dans un métal généralement vil, et moins il a de la valeur et plus il fait justement du bruit. Dans cette logique, les pièces de 10 cent ou de 5 francs sont plus sonores que celles de 2 euros ou de cinq cent francs qui produisent un son plus lourd, moins strident donc.A contrario l’argent de grande importance est toujours en papier, et plus sa valeur numéraire est élevée et moins il fait de bruit. Cette distinction s’observe aussi auprès de ceux qui possèdent de l’argent, car la matière dont est fait leur avoir a un écho sur leur propre être, et influence la matière dont sont fait leurs actions et leurs rêves. Ceux qui ont des pièces d’argent font trop de bruits, pour pas grand-chose généralement, plus que des tonneaux vides. Ceux qui ont beaucoup de billets d’argent de grande valeur ne font pas de bruit, leurs possessions parlent suffisamment pour eux.S’agissant deuxièmement du bruit produit autour de lui, l’argent le vrai a horreur de l’agitation, du tohubohu secrété par l’environnement, surtout si cet argent commence à nécessiter des moyens, des techniques, des processus et des institutions d’intermédiation qui règlementent et gèrent sa circulation.Ce niveau d’argent là, généralement qualifié par l’expression intimidante de ‘‘capitaux financiers’’, qu’il soit détenu par une personne physique (un être humain) ou une personne morale (une entreprise par exemple), a tendance à prendre la poudre d’escampette, à s’éloigner au maximum du théâtre du vacarme qui lui fait courir des risques importants. C’est ici que la notion de risque revêt une importance singulière, et plus que les risques dits classiques (catastrophe naturelle, accident ordinaire, atteintes individuelles à la libre jouissance, etc.), ce sont les risques dits politiques qui préoccupent particulièrement. À l’examen justement, les risques politiques constituent les principales incertitudes qui planent sur les capitaux privés, qu’ils soient locaux ou étrangers. Ce risque politique est directement lié à l’action des autorités publiques d’un pays, contrairement donc au risque économique, dont la survenance dépend des décisions de gestion du détenteur des capitaux.Si on dénombre plusieurs types de risques, c’est le risque de troubles politiques et de conflits internes qui est susceptible d’impacter le plus négativement l’argent des personnes privées. Ce type de bruits, lorsqu’ils surviennent dans un pays, font fuir au loin les capitaux et leurs détenteurs nationaux et étrangers, qui privilégient s’expatrier ou s’exiler dans des hémisphères étatiques plus stables et plus paisibles.