Eau et électricité : des raisons d’espérer

   

Paul Biya a encore fait des promesses

Les secteurs d’eau et électricité ont occupé une bonne part du message du chef de l’Etat à la nation. Preuve que ce pan vital de la vie sociale préoccupe au plus haut niveau le premier des Camerounais. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que 2023 aura été une année particulièrement difficile en ce qui concerne la fourniture de ces deux services. Chaque Camerounais aura, dans son vécu quotidien, ressenti douloureusement, d’où qu’il soit, les coupures d’eau et d’électricité. Les entreprises et les ménages ont trinqué. Le chef de l’Etat a montré à quel point il reste sensible aux difficultés qu’endurent ses compatriotes. « Je sais à quel point les coupures récurrentes d’eau et d’électricité impactent votre quotidien et perturbent vos activités », reconnait-il. Mais il ne s’est pas contenté d’en faire un simple constat. Le gouvernement, sur ses ordres, est mobilisé pour inverser la tendance de cette sinistrose. « J’ai prescrit à mes services de veiller, auprès des administrations concernées, à la célérité tant des procédures administratives, que de la recherche des financements y afférents », assure-t-il.  Si les Camerounais ont souffert des délestages électriques et des rationnements d’eau en 2023, on peut en toute honnêteté reconnaitre qu’il y a des efforts qui donnent des raisons d’espérer.

Dans le septentrion dont l’insuffisance de la pluviométrie a presque mis hors service la centrale hydroélectrique de Lagdo, la mise en service des centrales solaires de Maroua et de Guider avec 44 panneaux solaires installés, a permis aux entreprises et aux ménages de retrouver le sourire. La mise en service de la mini-centrale hydroélectrique de Mbakoua carrière soulagé les populations du département du Faro et Déo. La relance du projet de construction du barrage de Bini à Warak, annoncée par le chef de l’Etat, est l’une des bonnes nouvelles accueillies par les populations des régions septentrionales.

Dans le réseau interconnecté du Sud, 2024 s’annonce également sous de meilleurs auspices. La mise en service sous peu du barrage de Nachtigal, d’une capacité de 420 mégawatts, va faire oublier aux populations les tristes souvenirs des délestages. L’opérationnalisation du barrage hydroélectrique de Mekin avec ses 15 mégawatts a contribué significativement à l’amélioration de la desserte.  Paul Biya annonce aussi une bonne nouvelle aux populations de l’Est. L’opérationnalisation de l’usine de pied du barrage hydroélectrique de Lom Pangar permettra d’accroître l’offre énergétique dans la ville de Bertoua et ses environs.

Dans ce domaine de l’énergie électrique, le gouvernement voit grand. Il est question, non seulement de satisfaire la demande nationale en électricité, mais aussi et surtout de faire du Cameroun un pays exportateur d’électricité. C’est la raison d’être des grands projets hydroélectriques de Kikot, de Minkouma, et de Grand Eweng mentionnés par le président de la République dans son discours de fin d’année. On peut, à juste titre rappeler qu’en Afrique centrale, le Cameroun est à l’avant-garde des projets intégrateurs dans le domaine de l’électricité.  Avec le soutien de la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement, l’Union européenne et la Banque islamique de de Développement, le Cameroun fournira d’ici à 2027 de l’électricité au Tchad dans le cadre du Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect). Avec une enveloppe de 557,5 milliards de F, ce mégaprojet alimentera 409 localités au Cameroun dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord et 70 au Tchad.

Les mêmes efforts d’amélioration sont notables dans le secteur de l’eau. Depuis quelques mois, les populations de Yaoundé ont noté un léger-mieux dans l’alimentation de cette précieuse denrée. Cette amélioration ira crescendo lorsque sera mis en service, selon l’annonce faite avant-hier par le chef de l’Etat, le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys). Le président de la République n’oublie pas ses compatriotes d’autres régions, notamment celles de Douala qui vont bénéficier dans un proche avenir d’un grand projet d’adduction d’eau similaire à celui de Yaoundé. « Les études relatives au projet d’adduction d’eau potable à Douala et ses environs sont bien avancées. A terme, cette ville bénéficiera de 400 mille mètres cubes d’eau supplémentaires par jour », précise-t-il. On peut également rappeler que dans le cadre du Plan d’Urgence triennal, près de 1000 forages et adductions d’eau ont été réalisés dans diverses régions du pays.  Et Paul Biya promet que « les efforts nécessaires continueront d’être faits pour réhabiliter et étendre les réseaux de distribution de cette précieuse ressource, à l’intérieur de nos villes et villages, afin de la rendre plus accessible aux ménages ». Contrairement donc à 2023, la nouvelle année s’annonce plus prometteuse.

Par Grégoire DJARMAILA


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