Les dernières décisions de la hiérarchie de l’opérateur historique, mettant en exergue la mauvaise gestion de Camtel laissent transparaître un règlement de comptes à la direction générale qui a mis à mal les intérêts de la tutelle dans le fonctionnement quotidien du dépositaire des télécommunications au Cameroun. Plusieurs décisions du ministre des postes et télécommunications, Minette Libom Li Likeng, rendues publiques depuis les mois de décembre 2020 et janvier 2021, décriant la gestion de Camtel, sont en partage sur les réseaux sociaux et les différentes plateformes d’échanges d’informations. Ces documents officiels dénoncent, sans fioritures, les manquements de la direction générale de cette entreprise d’Etat, sur plusieurs plans. Autant de raisons qui semblent avoir visiblement motivé la décision de la tutelle de surseoir au lancement du réseau commercial mobile de l’opérateur historique. Des sources proches de la direction générale préfèrent ignorer ces griefs relevés par madame la ministre des postes en mettant en avant les avantages que ses proches ont perdu, notamment dans l’attribution des marchés au sein de l’entreprise Camtel. C’est à peine si au niveau de la Dg Camtel, on ne parle pas de cabale menée par la tutelle, pour freiner les efforts de développement et d’épanouissement fournis par Mme Achidi. Points de discorde Sur ce sujet, cinq points ont été relevés par Minette Libom U Li-keng pour décliner l’invitation à elle adressée par la direction générale de Camtel, afin de d’assister à la cérémonie officielle de lancement du réseau commercial mobile de Camtel, dont par ailleurs la licence d’exploitation a été octroyée par le gouvernement depuis le mois de mars 2020. Les cinq points marquent les suffisances observées dans le processus, et qui auraient dû faire l’objet d’une étude et d’un compte rendu précis avant tout lancement. Il s’agit en tout d’abord de « la couverture géographique des services mobiles au moment du lancement ainsi que l’extension projetée ». Une remarque ministérielle qui vient mettre à nu l’absence d’une étude d’impact commercial et technique, d’un business plan devant précéder l’action commerciale envisagée par l’entreprise d’Etat. Vient ensuite « la stratégie globale de mise en place d’une concurrence saine». Camtel devrait s’assurer d’un cadre juridique approprié, qui garantit l’absence de conflits des différents ordres avec les autres opérateurs sur le terrain de la téléphonie mobile au Cameroun, un travail qui de toute évidence, n’a pas été fait. La troisième observation du Minpostel porte sur la stratégie globale de déploiement en lien avec les partenaires éventuels contractés, garantissant une bonne qualité de la prestation ». Une interrogation sur les capacités techniques actuelles de l’entreprise à assurer un service de qualité pour la satisfaction de la clientèle, et surtout la mise à niveau de ses équipements, en vue de faire face à la concurrence dans un secteur où les évolutions technologiques sont à grande vitesse. Le Minpostel aimerait, en outre, savoir ce qu’il en est des « mesures engagées pour le respect de la réglementation, conformément au cahier de charges, ainsi que les éléments relatifs à la mise en place d’une comptabilité analytique ». Autant de griefs organisationnels et managériaux qui ont été relevés dans le processus de lancement du réseau commercial mobile de Camtel démontrant s’il en était besoin les limites observées dans le développement de cette entreprise, fleuron des télécommunications au Cameroun. Gestion opaque Dans une autre correspondance datée du 11 janvier 2021, la ministre des postes et télécommunications faisait une autre observation à la direction générale de Camtel, au sujet de la réforme de cette entreprise. A cet effet, Minette Libom Li Likeng écrit « faisant suite à une correspondance reçue de monsieur le commissaire aux comptes, dans laquelle il évoque des difficultés à assurer ses missions de contrôle au sein de la Camtel, il m’a été donné de constater en plus, un certain nombre d’irrégularités dans la prise de décisions stratégiques dont les effets ne concourent pas à une réussite de la réforme organisationnelle et fonctionnelle prescrite par le gouvernement ». Trois pans de l’entreprise sont ainsi pris à partie par la hiérarchie, et indexés comme des goulots d’étranglement à l’épanouissement de l’entreprise. Il s’agit notamment des finances, des ressources humaines, de la technique et de la stratégie. Sur le plan financier, la direction générale de Camtel est montrée du doigt dans des entraves au travail de contrôle du commissaire aux comptes sur la gestion de l’entreprise. De même, le budget 2021 de l’entreprise a été validé en douzième provisoire, avec en sus, l’absence d’un business plan mettant en exergue la cohérence entre les investissements et la viabilité des activités liées au segment du mobile. Tout ceci cachant mal l’immaturité avérée des projets de l’entreprise. En somme, une gestion opaque caractérisée par une navigation à vue de l’opérateur historique des télécommunications au Cameroun. Sur le plan des ressources humaines, la direction générale de Camtel brille par des entorses au principe de nomination. Des responsables relevant de la compétence du conseil d’administration sont nommés ou révoqués par la Dg sans avis du conseil. Créant de ce fait un climat social délétère au sein de l’entreprise, et plombant par ailleurs la capacité de Camtel à se positionner sur des projets nouveaux. Sur le plan technique et stratégique, le non-respect de la mise en place des trois business units qui conditionne la réussite de l’exploitation des concessions octroyées à Camtel, à savoir, mobile, fixe et transport, le 04 mars 2020, empêche le déploiement d’un continuum organisationnel ouvert, tel que prescrit, par le gouvernement, afin que chaque titre d’exploitation puisse produire les effets escomptés, et rapporter à l’entreprise, les fonds attendus d’elle. Insuffisance managériale La direction générale de Camtel se retrouve ainsi dans une insuffisance managériale à nulle autre pareille. Pour exemple, la cérémonie de lancement du réseau commercial mobile, initialement prévue le 21 décembre 2020, et à laquelle la Minpostel à demander de surseoir, a été reprogrammée le 07 janvier 2021, sans que les préalables exigés par la hiérarchie n’aient été remplis. De même, en lieu et place des business units exigés, il a plutôt été mis en place une « task force » de 170 personnels sans aucune précision sur les missions et les aspects liés à celle-ci. Toutes choses qui ont conduit Minette Libom Li Likeng à conclure sa correspondance par cette remarque, « au regard de ce qui précède, j’ai l’honneur de vous prescrire un retour sans délai à l’orthodoxie managériale ; à l’effet de garantir le succès de la réforme engagée et la crédibilité de l’opérateur historique ».
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