[Éducation]les enseignants mécontents sur le lieu de travail à Bafoussam

La plupart des établissements publics du chef-lieu de la Région de l’Ouest ont fonctionné, malgré l’opération « craie morte ». Hier, 23 février 2022, les deuxièmes compositions du deuxième trimestre, qui ont commencé au Lycée Bilingue de Bafoussam depuis quelques jours, se sont poursuivies sans problème, ainsi que nous l’a confirmé un responsable de l’institution. « Nous avons eu toutes nos épreuves et les professeurs programmés pour nous surveiller étaient là », assure un élève de première littéraire, pour qui nous préférons l’anonymat. Dans ce qui est le plus grand lycée de la Région, en termes d’effectifs, aucune perturbation des activités n’a été ressentie. Par contre, tel n’est pas le cas au réputé Lycée classique de Bafoussam, où les images d’une réunion non concluante de crise entre la proviseure, Denise Mbanjawo et les enseignants, ont circulé la veille. Les enseignants de cet établissement mythique ont laissé leurs élèves sans cours et certains se sont retrouvés à errer dans les rues de la ville. On les voyait un peu partout dans la ville hier, en mi-journée. Un peu comme ce fut le cas au Lycée Technique de Bafoussam, plus connu comme le Lycée Canada, lundi dernier. Au Lycée Bilingue de Baleng, autre grand établissement de la ville avec quelques 172 enseignants, la grève n’a pas été fortement ressentie, peut-être du fait des compositions. Au Lycée bilingue de Bafoussam rural, à la sortie est de la ville, les grévistes étaient dans les salles de classe, même s’ils n’ont pas enseigné. « On peut discuter avec les enfants mais on n’écrit pas au tableau. C’est l’opération ‘’craie morte’’ depuis lundi », nous a confié un gréviste, en fin de journée. Il ne faut pas croire que le débrayage de trois jours, lancé par une fantomatique association nommée « on a trop supporté (OTS) » n’intéresse pas ceux qui n’ont pas obéï au mot d’ordre. « Nous sommes vraiment frustrés par toutes ces choses que ces jeunes gens décrivent. Même ceux de nos chefs qui tentent de les intimider le font pour protéger leurs casquettes car ils connaissent les mêmes problèmes. J’ai rencontré hier un de mes anciens chefs dont le dossier des droits à pension n’est pas à jour, dix ans après son départ à la retraite », reconnait un professeur du Lycée classique de Bafoussam. Les plaintes fusent.Petit problème, de l’avis général, le statut juridique de cette nébuleuse qui a réussi à mobiliser les enseignants en une semaine pour une grève, là où les syndicats du corps de métier semblent avoir capitulé. Ils critiquent presque unanimement la légèreté des termes du communiqué conjoint signé un jour après le commencement de la grève, le mardi 22 février 2022, après une concertation à Yaoundé entre le Pr Nalova Lyonga, Ministre des Enseignements secondaires et les représentants de six syndicats oubliés lors des discussions de la primature : le Snaes, le Cattu, le Synec, le Snaef, l’Oneeps et le Snuipen. « Le vrai problème des enseignants n’est pas la nomination des Animateurs pédagogiques mais la gestion des effets financiers de leurs actes de carrière », s’étonne Georgette K. Même ceux qui ont travaillé reconnaissent qu’ils en ont marre de l’incurie gouvernementale à leur égard.


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