En attendant l’évaluation de ses conséquences, la décision du gouvernement de libérer les élèves afin qu’ils participent à la popularité de la Coupe d’Afrique des nations est diversement interprétée sur le terrain.Pour trancher une question qui commençait à faire désordre dans les régions, le Secrétaire général des services du Premier ministre, disant agir sur instructions du président de la République, a ordonné le janvier 2022, que les activités scolaires et académiques se tiennent désormais de 7h30 à 13h tandis que les activités professionnelles s’étaleront elles, jusqu’à 14h. « Dans le secteur public », précise Séraphin Magloire Fouda dont l’objectif envisagé est de « permettre aux Camerounais de prendre une part active à cet événement continental d’envergure ». Bien que la mesure ait été rendue publique le week-end, des dispositions étaient déjà prises le lundi afin d’adapter la décision ministérielle au contexte des écoles. Le premier pavé dans la mare est venu du proviseur du Lycée Fustel de Coulanges, un réputé collège français de Yaoundé. Dans un communiqué, Bruno Mercier fait savoir que son établissement n’est pas concerné par la mesure gouvernementale et que les cours, avec l’avis favorable des responsables culturels de son Ambassade, continueront normalement. Concert de protestations. L’on dénonce la continuité du colonialisme français. Mais les collèges privés camerounais ont de la peine à se décider. Caché derrière « la hiérarchie », un haut responsable scolaire de la Mifi, à l’Ouest, a fait circuler l’information selon laquelle « les établissements privés iront au stade pour les matches ». Malentendu ? Alors que certains continuent leurs activités comme d’habitude, d’autres ont aligné leur fonctionnement sur les lycées. Avec parfois de mauvais desseins. « Certains établissements du privé, qui ne sont pourtant pas ciblés dans le communiqué du Sg/Pm ont profité de cette mesure exceptionnelle pour faire des économies sur les salaires des vacataires, en grappillant des heures de cours », regrette un cadre en charge du contrôle pédagogique dans cette circonscription pédagogique. Ajustement des emplois de temps Dans plusieurs établissements publics visités lundi soir, de nouveaux emplois ont été conçus pour ne pas pénaliser les apprenants. « En libérant simplement les élèves à 13h, il y avait des risques qu’il n’aient pas certaines matières pendant toute la durée de la coupe », explique un proviseur sous anonymat. Des périodes de 40 à 45mn sont offertes dans les classes à temps plein, tandis qu’il y a des séquences de 30 à 35mn pour les classes à mi-temps. Les enseignants sont invités à « moduler » leurs cours pour ces nouvelles périodes même si certains protestent. Restent les anciens cours d’après-midi. Dans un établissement de la périphérie, le proviseur a réuni les enseignants pour leur expliquer la nécessité de sauver l’année scolaire et de travailler au-delà de 13h, leur ville n’abritant aucune activité liée à la Can. Réponse quasi-concertée de ses jeunes collaborateurs : « Fermez l’école à 13h et rentrez-vous chez vous. Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. C’est le pays tout entier qui est gâté. Pourquoi voulez-vous sauver notre seul lycée ? Laissez-nous jouir de notre temps libéré ». Le chef d’établissement rapporte que ce matin, au rassemblement hebdomadaire, les élèves ont fortement applaudi lorsqu’il commentait la mesure gouvernementale d’arrêt des cours. « Sous d’autres cieux, les élèves auraient marché pour demander qu’on ne plombe pas leur scolarité, au contraire les nôtres sont contents de ne pas aller à l’école alors que beaucoup n’ont même pas la télé pour voir les matches », s’étonne-t-il.Les cours sont raccourcis alors même que les lacunes accumulées après l’arrêt brutal des cours en mars 2020, suite à l’aggravation de la pandémie du coronavirus ; suivi de la promotion en classe supérieure dans des conditions plus que souples et la reprise tardive de l’année scolaire 2020-2021, peinent à être corrigées. S. M. / 237online.com
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