«Les déchets que Camvert va produire qui vont se déverser dans la mer. Etant donné que Camvert a utilisé beaucoup plus du chimique dans sa plantation qu’allons-nous faire de ces tortues ? pas seulement des tortues, mais toutes les espèces qui sont dans l’océan ». Les propos de Denis Gnamaloba Mondjele, président de l’Association communautaire de recherche et de développement Tube Awu, à Ebondje, localité située dans la commune de Campo, dans le département de l’Océan, région du Sud Cameroun, résument clairement la situation. En effet, la concession faite par l’Etat à Camvert S.A de 50 000 hectares pour la production de palmiers à huile, avait provoqué un courroux des Organisations non-gouvernementales (ONG), impliquées dans la préservation de la biodiversité et de ’environnement, de même que celui des populations riveraines. L’implémentation de cet agroindustriel dans la localité Campo, a remis au goût du jour, la question de la préservation de la tortue marine. Problématique déjà évoquée lors de l’implantation du port de Kribi. La construction de cet espace portuaire, avait conduit à une migration de leur lieu de ponte, qui jadis occupait le long de la côte. Alors parmi les revendications brandies par les ONG, dans le cadre de ce projet figurait la non-application du «Mémorandum d’accord sur les mesures de conservation pour les tortues marines de la côte atlantique de l’Afrique », signé à Abidjan (Côte d’Ivoire) le 29 mai 1999 par une trentaine de pays, dont le Cameroun. Pour répondre à cette sollicitation d’envergure, que portent les populations locales mais aussi les ONG, l’entité appartenant au milliardaire camerounais Aboubakar Al Fatih, envisage une batterie d’actions. «Nous avons amorcé des passerelles de dialogue, pour voir comment mettre en place des mécanismes de collaboration. Parce que Camvert a pour conviction que ni la conservation à outrance ni l’industrialisation sans conscience ne peuvent nous développer. Et il faut concilier les deux », renseigne une source autorisée au sein de structure. De plus, « l’État a créé un parc marin depuis quelques mois. En plus du partenariat souhaité avec Tubé Awuh, nous attendons a mise en place du parc pour accompagner le processus de conservation des tortues », ajoute notre interlocuteur. De quoi satisfaire les attentes des populations locales, qui préfèrent « juger le maçon au pied du mur pour voir si toutes leurs actions en faveur de la protection de la protection de la tortue marine seront respectées », rajoute Denis Gnamaloba Mondjele. L’accompagnement du processus de conservation des tortues, sus-évoqué, s’aligne ainsi avec la création du parc marin dénommé « Manyange na Elombo », d’une superficie de 11 300 ha. Indiquons que c’est au mois de novembre 2021, que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, créait ledit parc, qui va permettre de « limiter l’incursion des pêcheurs industriels qui appauvrissent la mer en poissons ; de protéger les zones de frayères et de préserver certaines espèces halieutiques à l’exemple de la tortue marine, du lamantin d’Afrique et du dauphin à bosse », expliquait-il dans le décret signé à cet effet.
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