Le nouveau dg d'hysacam face aux défis de l'assainissement social et financier

En fonction depuis le 05 janvier dernier, Jean Pierre Ymele, doit relever cette entreprise plombée par impayés de l’Etat, des mouvements d’humeur répétitifs des employés et l’incapacité à collecter la totalité des déchets des grandes villes du pays. 

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La société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) est sur un nouveau départ.  Elle a un nouveau siège qui se dresse désormais à Yaoundé . Mais aussi, un nouveau directeur général. Jean-Pierre YMELE  a été désigné lors du Conseil d’Administration de la structure tenu à douala le 14 Décembre 2022. Cette session du conseil d’administration a en effet abouti à une réorganisation de l’entreprise. Dans le nouvel organigramme, Michel NGAPANOUN jusque-là PDG,  a été nommé Président du Conseil d’Administration et a cédé son fauteuil  à Jean-Pierre YMELE, à cette date, Directeur de l’agence Hysacam douala. Un poste qu’il occupait depuis 2008, après un séjour chez Veolia Propreté à Paris. Le nouveau dirigeant prend les rênes d’une entreprise qui  fait face à divers challenges.

Un climat social délétère

Depuis 2018, les mouvements d’humeurs des agents d’Hysacam s’enchaînent. Les éboueurs de la société spécialisée dans le ramassage des ordures ménagères dans les villes du pays,  descendent parfois dans les rues deux fois de suite, dans un intervalle de six mois environ.   La dernière grève date de mai 2022 et concernait les agents de  la ville de Yaoundé.  Pour la Nième fois, les salaires impayés figuraient parmi les principales revendications des employés. Ces mouvements d’humeur répétés des éboueurs d’Hysacam sont attribués aux retards qu’accuse l’État dans le paiement des prestations fournies par cette entreprise privée.

La dette de l’Etat et des collectivités

Parmi les grands défis du  nouveau DG, figure l’assainissement de la dette de  l’Etat vis-à-vis de l’entreprise.  Depuis plusieurs années, cette société fait face à des tensions de trésorerie, du fait de plusieurs milliards de FCFA que lui doit l’État et des collectivités territoriales décentralisées avec lesquelles elle est sous contrat. Le principe de collaboration, apprend –on est adossé surun système où l’État paie 85% et les Communautés urbaines 15%. Un modèle axé sur une subvention de l’Etat et sur une taxe pour le développement local perçue en même temps que l’impôt libératoire et la patente. Mais, les paiements connaissent des retards et l’entreprise éprouve ainsi des difficultés à régler les factures de ses fournisseurs qui  la ravitaillent notamment en carburant et en pièces détachées et de même, qu’ à épurer les salaires. 

Le modèle rwandais de financement du ramassage de déchets

Face aux tensions de trésorerie, un nouveau mécanisme de financement de l’activité de cette entreprise est envisagé. Il sera sans doute expérimenté sous le règne de Jean-Pierre YMELE. Inspiré du  Rwanda, ce modèle dit rwandais a été touché du doigt par une délégation conduite par le Mindhu qui a séjourné dans ce pays il y a quelques mois.  Contrairement au Cameroun, où l’Etat et les mairies sont les seuls à payer le service de propreté, dans le modèle rwandais, les citoyens eux-mêmes mettent la main à la poche. Le modèle rwandais repose  en effet sur le paiement par apport individuel des ménages.  C’est-à-dire que les citoyens payent directement  les frais de collecte des ordures aux entreprises prestataires. Ce qui permet de garantir  la santé financière des prestataires  et la propreté dans les villes.

L’on attend de voir si ce modèle pourrait réussir sous  avec l’expertise de Jean Pierre Ymele, docteur en Histoire des Sciences et des Techniques de l’Université de Paris 7et spécialiste des questions environnementales et de gestion des déchets. Son  expérience est très attendue, surtout que Hysacam peine à satisfaire les besoins de collecte en déchets dans plusieurs villes du pays. A douala en l’occurrence, le taux de collecte d’après la communauté urbaine est en deçà de 80%.


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